Selon leurs différentes caractéristiques corporelles, les hommes sont répartis à travers les différents systèmes planétaires. L'immense forme universelle du Seigneur Souverain représente la première manifestation divine et émanation plénière de l'Âme Suprême. Le Seigneur Se fait ainsi l'âme d'un nombre illimité d'êtres vivants, et en Lui repose l'ensemble de la création, qui peut dès lors s'épanouir.
Là, sur les planètes Vaikunthas, règne le Seigneur Souverain, la Personne originelle. En Lui, tout n'est que pure vertu.
Dans le monde spirituel, il n'existe aucune trace de passion ni d'ignorance. On n'y trouve que la vertu, et à l'état pur, sans la moindre trace de passion ni d'ignorance. Dans l'univers matériel, même si quelqu'un se situe complètement dans la vertu, il est parfois sujet à la souillure de l'ignorance et de la passion, si infime soit-elle. Mais dans le royaume Vaikuntha, dans le monde spirituel, il n'existe que la vertu pure. Sur ces planètes Vaikunthas, le Seigneur comme Ses dévots participent de cette nature transcendante, dite suddha-sattva, ou pure vertu. Là, s'étendent de nombreuses forêts à caractère propice. Les arbres y sont des arbres-à-souhaits, et en toutes saisons, on les voit chargés de fleurs et de fruits, car sur les planètes Vaikunthas, tout est spirituel et personnel. Les habitants de ces planètes volent dans des aéronefs, accompagnés de leurs bien-aimées, et par leurs chants, louent éternellement les qualités et les actes du Seigneur, lesquels ne revêtent jamais un caractère funeste. Chantant les gloires du Seigneur, ils n'accordent même pas d'intérêt aux madhavis épanouies, ces fleurs odorantes et chargées de nectar. Les habitants de Vaikuntha voyagent dans leurs aéronefs faits de lapis lazuli, (des pierres précieuses de couleur bleue) d'émeraudes et d'or, où se pressent leurs compagnes aux larges hanches et aux visages merveilleusement souriants.
Les dames des planètes Vaikunthas sont aussi belles que la déesse de la fortune. On voit parfois ces beautés transcendantes, qui jouent avec des lotus et portent des bracelets tintant à leurs chevilles, nettoyer les murs de marbre, incrustés par intervalles de bordures d'or, afin d'attirer sur elles la grâce du Seigneur Souverain.
Ces myriades de déesses de la fortune habitant les planètes Vaikunthas ne sont pas exactement les compagnes du Seigneur Souverain, mais plutôt les épouses de Ses dévots. Celles-ci s'absorbent également dans le service de Dieu, la Personne Suprême. Notre verset précise qu'à Vaikuntha, les maisons sont en marbre, et le sol des planètes Vaikunthas est fait de pierres philosophales. Il n'est donc guère besoin de nettoyer la pierre à Vaikuntha puisqu'il n'y a pas vraiment de poussière, mais tout de même, désireuses de satisfaire le Seigneur, les dames s'y occupent sans cesse à épousseter les murs de marbre. Et pourquoi donc? Pour la simple raison qu'elles souhaitent de tout leur cœur attirer sur elles la grâce du Seigneur. Dans leurs propres jardins, au bord d'étangs divins dont les rives sont pavées de corail, les déesses de la fortune adorent le Seigneur en Lui faisant offrande de feuilles de tulasi.
Lorsque le roi des bourdons chante sur un ton aigu les gloires du Seigneur, les tourterelles, coucous, grues, cakravakas, cygnes, perroquets, cailles et paons cessent leur tapage. Et si tous ces oiseaux divins taisent ainsi leur propre chant, c'est à seule fin d'entendre les gloires du Seigneur.
Dans la nature absolue de Vaikuntha, il n'existe aucune différence entre les oiseaux et les humains. Le monde spirituel regorge de variété, et tout y est également spirituel. La variété spirituelle indique que tout est animé. Rien dans le monde spirituel n'est inanimé. Même les arbres, la terre, les plantes, les fleurs, les oiseaux et les animaux sont conscients de Krsna. La particularité de Vaikunthaloka est qu'il n'y est pas question de chercher quelque satisfaction personnelle. Dans l'univers matériel, même l'âne aime s'entendre braire, mais sur les planètes Vaikunthas, d'aussi merveilleux oiseaux que le paon, le