matérielle. La concupiscence symbolise donc l’ignorance qui garde l’être prisonnier du monde matériel. En procurant des plaisirs à ses sens, on peut éprouver une certaine forme de satisfaction, mais ce faux sentiment de bonheur est en fin de compte l’ennemi ultime de celui qui en fait l’expérience.
L’ennemi occupe divers points stratégiques du corps de l’âme conditionnée, et Dieu nous les indique pour que celui qui veut vaincre l’ennemi sache où le trouver. Le mental est le centre d’activité des sens où reposent toutes les idées de jouissance matérielle ; lui et les sens deviennent donc les premiers sièges de la concupiscence. L’intelligence, quant à elle, devient la métropole de ces tendances de convoitise. Et comme elle voisine l’âme, une fois rongée par la concupiscence, elle l’incitera à développer un faux ego et à s’identifier à la matière, donc au mental et aux sens. L’âme, progressivement accoutumée à jouir de ses sens matériels, en vient à croire que le vrai bonheur est là.
Logos 242
L’Eternel Suprême dit : « De même que la fumée masque le feu, de même que la poussière recouvre le miroir et que la matrice enveloppe l’embryon, divers degrés de concupiscence recouvrent l’être ».
Trois degrés d’obscurcissement peuvent voiler la conscience pure de l’être, et cet obscurcissement n’est autre que la concupiscence sous ses diverses formes. Si l’on compare la concupiscence à de la fumée, c’est pour indiquer que le feu de l’âme spirituelle demeure légèrement perceptible, que l’être manifeste encore, bien que de façon atténuée, sa conscience de Dieu, et il est alors comparé au feu que voile la fumée. Il n’y a pas de fumée sans feu, bien qu’au départ, le feu soit parfois invisible : il en est de même au début du développement de la conscience de Dieu. La poussière sur le miroir rappelle que le miroir du mental doit être purifié par des pratiques spirituelles, la meilleure étant le chant des Saints Noms du Seigneur. Et l’embryon qu’enveloppe la matrice illustre une condition désespérée, car l’enfant dans le sein de sa mère est si impuissant qu’il ne peut même pas bouger.
Cette étape de l’existence peut être comparée à la vie de l’arbre. L’arbre est aussi un être vivant, mais celui-ci a fait montre d’une telle convoitise qu’il a revêtu un corps presque entièrement dépourvu de conscience. L’exemple du miroir que recouvre la poussière s’applique aux oiseaux et aux animaux, celui du feu et de la fumée à l’être humain. La forme humaine offre à l’être une occasion de développer sa conscience de Dieu ; qu’il en profite, et la forme humaine aura servi à rallumer en lui le feu de la vie spirituelle. En manipulant soigneusement la fumée, on peut transformer le feu en brasier.