passée au foyer à jouir d’un confort maximum, chacun attend de la retraite une vie des plus douces, au sein d’une maisonnette agréablement aménagée, abritant de beaux enfants et de jolies dames, et qu’il n’aura pas le moindre désir de quitter. Ainsi en est-il des hommes qui demeurent attachés à leurs positions privilégiées jusqu’à la mort et qui jamais ne souhaitent quitter, même en rêve, les charmes du foyer. Prisonniers de telles chimères, les matérialistes élaborent mille projets en vue de rendre leur existence plus confortable encore, mais soudain, voilà que survient la mort. Cruelle et impitoyable, elle emporte contre son gré notre échafaudeur de grands projets et l’oblige à abandonner son corps pour en revêtir un nouveau. Selon les actes qu’il aura accomplis dans cette présente vie, il se verra forcé de prendre un corps parmi l’une des 8 400 000 espèces vivantes. Généralement, ceux qui sont trop attachés aux douceurs du foyer sont forcés de renaître au sein des plus basses espèces à cause des actes coupables qui ont accompagné une longue vie tout entière vouée au péché; ainsi gaspillent-ils toute l’énergie que leur avait conférée la forme humaine.
Pour éviter le danger de gâcher la vie humaine et de s’attacher à des illusions, on doit à l’âge de cinquante ans, sinon plus tôt, prendre conscience de la mort qui approche. Il importe de comprendre que la mort peut survenir à tout moment, même avant l’âge de cinquante ans, et qu’il faut donc s’y préparer en vue d’une meilleure vie future. La voie de l’organisation naturelle de la société créée par Dieu est ainsi tracée qu’elle oriente celui qui l’adopte vers une prochaine existence meilleure, sans le moindre risque de voir gaspillée la forme humaine. Les lieux saints à travers le monde s’offrent spécifiquement comme refuge pour les personnes ayant quitté la vie active pour se préparer à une existence future meilleure. Les êtres dotés d’intelligence doivent en effet s’y rendre lorsqu’ils ont dépassé la cinquantaine et que s’approche la mort, afin justement de consacrer leur temps à une renaissance spirituelle et de se libérer ainsi des attaches familiales qui les retiennent prisonniers de l’existence matérielle. S’il est conseillé de quitter le foyer pour se défaire des attachements matériels, c’est précisément parce que ceux qui s’y cramponnent jusqu’à la mort ne peuvent, eux, se libérer d’aucune attache matérielle, et qu’ainsi liés, ils ne peuvent concevoir la liberté spirituelle. Il ne faudrait pas toutefois s’infatuer d’avoir quitté son foyer ou d’en avoir fondé un autre dans les saints pèlerinages, fût-il légal ou non. Nombreux ceux qui renoncent ainsi à leur foyer et se rendent aux lieux saints, mais qui du fait de mauvaises fréquentations, établissent des relations illicites avec le sexe opposé et chutent à nouveau dans la vie de famille. Si puissante l’énergie matérielle illusoire qu’elle est à même d’exercer son charme à toutes les étapes de l’existence, eût-on même renoncé au bonheur du foyer.
Il s’avère donc indispensable de pratiquer la maîtrise de soi par le célibat, excluant le moindre désir sexuel. A vrai dire, pour celui qui aspire à parfaire son existence, la vie sexuelle est synonyme de suicide, ou pire encore. Renoncer à la vie de famille, c’est donc maîtriser toute forme de désirs relatifs au plaisir des sens, et en particulier les désirs sexuels. Pour y parvenir, on doit s’installer en un lieu sacré, sur une natte de