La science spirituelle pure
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La voie de la satisfaction des sens est pavée de difficultés insurmontables.

L’être spirituel incarné erre par les sentiers de l’univers matériel, bien difficile à traverser pour lui, et il doit naître et mourir sans fin. Subjugué par ce monde sous l’influence des trois attributs de la nature matérielle ; la vertu, la passion, l’ignorance, il n’a qu’une chose en vue: les trois sortes de fruits de l’action, bons, mauvais et mixtes. Il s’attache ainsi aux actes pieux, à la poursuite des richesses, à la satisfaction des sens et à la théorie moniste de la libération qui consiste à se fondre dans l’Absolu. Il peine jour et nuit à la manière d’un marchand qui se rend dans la forêt pour en exploiter les richesses qu’il revendra par la suite avec un bénéfice. Néanmoins, il ne peut pas vraiment trouver le bonheur en ce monde matériel.

Il est très facile de comprendre que la voie de la satisfaction des sens est pavée de difficultés insurmontables. Toutefois, celui qui n’en a pas conscience tombe dans le cycle des morts et des renaissances et doit successivement revêtir quantité de corps différents, humains, animaux, végétaux, l’existence matérielle le plonge ainsi dans la souffrance. Peut-être une personne croit-elle maintenant jouir de la vie en tant qu’Américain, Indien, Anglais ou Allemand, mais dans sa vie prochaine, il lui faudra revêtir un corps appartenant à l’une des huit millions quatre cent mille (8 400 000) espèces. Elle devra immédiatement accepter ce nouveau corps en fonction de son karma; elle sera contrainte d’y entrer, et il ne lui servira à rien de protester. Telles sont les lois intransigeantes de la nature. Du fait qu’elle ignore sa nature éternelle, toute de félicité, l’âme distincte s’attache à des actes matériels sous le charme de maya, l’énergie d’illusion. Bien qu’elle ne puisse jamais connaître le bonheur en ce monde, elle ne continue pas moins de peiner laborieusement à cette fin. Voilà ce que l’on appelle maya, l’illusion.

C’est maintenant, au cours de notre vie présente, que nous devons préparer notre prochaine existence.

L’homme intelligent s’y prépare et cherche à obtenir dans sa vie suivante le meilleur corps possible, c’est-à-dire un corps spirituel, comme en possèdent ceux qui retournent dans le royaume de Dieu. Mais comprenons bien, pour ce qui est de la réincarnation, il faut préparer dès maintenant notre prochaine vie.

Les esprits bornés, tels les impersonnalistes qui prétendent que Dieu n’a pas de forme, accordent une plus grande importance à l’existence présente malgré son caractère éphémère, et ainsi voit-on les dirigeants irresponsables mettre l’accent sur le corps et ce qui s’y rattache. Cette conception s’attache non seulement au corps, mais également aux proches, à l’épouse, aux enfants, aux amis, à la patrie, et à tant d’autres choses qui s’éteignent lorsque s’achève l’existence présente. Lorsque survient la mort, tout le contexte de cette vie sombre dans l’oubli. Le sommeil s’offre à cet égard comme un exemple fort à propos. En effet, lorsque nous dormons, nous

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