fait naturel que des êtres sensibles et conscients de Dieu trouvent un pareil système de justice ultime plus démoniaque que divin. Serait-il possible que l'homme puisse faire preuve de compassion envers ses semblables, mais que Dieu, Lui, soit incapable de tels sentiments? Ces doctrines font de Dieu un père sans cœur qui permettrait à ses enfants de s'égarer, pour ensuite assister à leur châtiment et à leur tourment éternels.
Ces enseignements déraisonnables ne tiennent pas compte du lien éternel d'amour qui existe entre Dieu et les êtres vivants, qui émanent directement de Lui. Par définition - Dieu ayant créé l'homme à Son image -, Il doit posséder toutes les qualités au plus haut degré de perfection. L'une de ces qualités est la miséricorde. La notion selon laquelle un être humain peut être condamné à la souffrance perpétuelle de l'enfer après une seule et brève existence ne concorde pas avec la conception d'un Être Suprême animé d'une miséricorde infinie. Même un père ordinaire donnerait à son fils plus qu'une seule chance de rendre sa vie parfaite.
Les Ecritures védiques exaltent sans cesse la nature magnanime de Dieu. Krsna fait preuve de miséricorde même envers ceux qui Le dénigrent ouvertement, car Il Se situe dans le cœur de chacun et donne à tous les êtres l'occasion de réaliser leurs rêves et leurs ambitions. A vrai dire, la miséricorde du Seigneur est sans limites; Krsna fait preuve d'une miséricorde infinie, et celle-ci est également sans cause. Peut-être, à cause de nos péchés, ne la méritons-nous pas, mais le Seigneur éprouve tant d'amour pour les êtres vivants qu'Il leur donne sans cesse de nouvelles chances de transcender le cycle des morts et des renaissances.
La doctrine de la réincarnation nous apprend que Dieu tient compte et Se souvient de la moindre bonne action que pourrait accomplir une personne qui, autrement, ne songe qu'à faire le mal. Il est rare de trouver des individus qui soient pécheurs à cent pour cent. En conséquence, si, dans cette vie, un être vivant progresse spirituellement si peu que ce soit, il lui sera donné, lors de sa prochaine existence, de pouvoir reprendre son cheminement spirituel au point même où il l'aura laissé. Dans la Bhagavad-gita, le Seigneur dit à Son disciple Arjuna."Sur cette voie, aucun effort n'est vain, nul bienfait n'est jamais perdu; le moindre pas nous protège du plus grand des dangers (être ravalé, lors de sa prochaine vie au rang d'espèces inférieures à l'homme)."Pendant de nombreuses vies, l'âme pourra donc développer en elle les qualités spirituelles qui lui sont inhérentes jusqu'à ce qu'elle n'ait plus à se réincarner dans un corps matériel et qu'elle retourne en sa demeure originelle, dans le monde spirituel. Et c'est là la bénédiction toute particulière que représente la forme humaine.
Même si le destin d'une personne est de souffrir atrocement à cause des actes répréhensibles qu'elle a accomplis en cette vie ou dans les précédentes, elle pourra, en adoptant le processus de la conscience de Krsna, modifier son karma. L'âme qui a atteint le stade humain est parvenue au point déterminant la suite de son évolution. A partir de ce moment-là, elle peut choisir de descendre dans les chaînes des espèces