De tous les mondes, spirituel et matériel, Je suis la source ; de Moi tout émane. Pour Moi, ô respectueux sages, personne n’est supérieur ou même égal aux sages érudits en ce monde ; Je ne trouve personne qui puisse leur être comparé. Lorsque-après avoir accompli des sacrifices en accord avec les principes des écritures, les hommes perçoivent le but que Je poursuis, ils M’offrent de la nourriture avec foi et amour par la bouche d’un sage. Lorsque la nourriture M’est ainsi offerte, Je la mange en toute satisfaction ; à dire vrai, je tire plus de plaisir de cette nourriture que de celle qui m’est offerte dans le feu sacrificiel.
Les écritures représentent la manifestation sonore éternelle de ma Personne. Ici-bas, les sages érudits étudient soigneusement toutes les saintes écritures, et parce qu’ils en assimilent les conclusions, on les considère comme représentant les écritures personnifiées. Ils sont établis dans l’attribut spirituel suprême ; de ce fait, ils possèdent la maîtrise du mental et celle des sens, de même que la véracité. Ils expliquent les écritures selon leur sens originel et, par pure compassion, en enseignent l’objectif ultime à toutes les âmes conditionnées. Ils pratiquent l’austérité et la tolérance, et ont conscience de la position respective de l’être infinitésimal et du Seigneur Suprême. Telles sont les huit qualités des sages érudits. Ainsi de tous les êtres vivants, personne n’est supérieur aux sages érudits.
Je suis infiniment grand et tout-puissant, supérieur à Brahma et à Indra le roi des planètes édéniques. C’est aussi Moi qui octroie le bonheur dont on jouit dans le royaume céleste ou celui que procure la libération. Pourtant, les sages érudits ne recherchent pas auprès de Moi quelque bien-être matériel ; ils sont d’une grande pureté et ne désirent rien posséder. Ils se contentent de me servir avec dévotion ; quel besoin auraient-ils, dès lors, de demander des bienfaits matériels à quelqu’un d’autre ?
Mes chers enfants, vous ne devriez envier aucun être vivant, mobile ou immobile. Sachant que Je me trouve en eux, vous devriez à chaque instant témoigner du respect à tous. En agissant ainsi, c’est à Moi que vous ferez offrande de respect.
L’humble sage, éclairé du pur savoir, voit d’un œil égal le noble sage et érudit, la vache, l’éléphant, ou encore le chien ou le paria. Celui qui voit l’âme infinitésimale et le Seigneur Suprême comme toujours distincts l’un de l’autre est très cher au Seigneur. Celui qui prêche que les êtres vivants sont distincts du Seigneur Suprême est très cher à Visnu [émanation plénière de Krishna]. La véritable activité des organes des sens, qu’il s’agisse du mental, de l’œil, de la langue ou de tout autre organe de perception ou d’action, consiste à Me servir pleinement. A moins d’utiliser ainsi ses sens, l’âme conditionnée ne peut même pas songer à échapper au terrible engrenage de l’existence matérielle, aussi puissant que la corde rigide de Yamaraja [Le seigneur de la mort et juge des coupables].