La perfection de l’existence ne peut être atteinte par un labeur excessif, par l’accumulation de richesses ou par la multiplication de la progéniture, mais par le seul renoncement aux plaisirs matériels, aux plaisirs des sens, et au matérialisme sous toutes ses formes. La première nécessité pour l’homme est de réaliser la relation éternelle qui l’unit au Seigneur, pour, sans plus attendre, s’abandonner à Lui.
Il existe deux sources de satisfaction pour l’être spirituel individuel distinct de Dieu. Enlisé dans les voies de la matière, il la recherche à travers le plaisir des sens, et délivré du joug que représentent les gunas, les attributs et modes d’influence de la nature matérielle ; la vertu, la passion et l’ignorance, il la trouve dans le seul service d’amour offert au Seigneur. Cela signifie que l’être distinct est, par nature, fait pour servir, et non pour être servi. Illusionné par les conditions où le plonge l’énergie externe, il s’imagine digne d’être servi, le bénéficiaire légitime des excellences de ce monde, mais la vérité est qu’il reste serviteur : de ce que lui dictent les sens, tels que la concupiscence, l’avidité, la colère, l’avarice, l’orgueil, la démence et l’intolérance. Mais s’il retrouve ses esprits, avec le savoir spirituel grâce auquel il réalise qu’il n’est pas le maître de l’univers matériel, mais bien plutôt le serviteur de ses sens, alors il implore le Seigneur de l’engager dans son service, et trouve de cette manière, libéré de l’illusion créée par les prétendus plaisirs matériels, le vrai bonheur. En vérité, tous les bienfaits arrivent d’eux-mêmes à un être pur, sans qu’il lui soit même besoin de les désirer. Il puise sa satisfaction dans rien moins que le service qu’il offre au Seigneur.
L’univers matériel est rempli d’êtres affamés. Mais ce dont ils ont faim, ce n’est pas de nourriture délectable, d’un toit protecteur, de moyens de défense, ou de plaisirs sensuels. C’est plutôt de vivre dans une atmosphère spirituelle. L’ignorance seule leur fait croire que l’insatisfaction du monde vient d’un manque de nourriture, de logis confortables, de moyens de défense efficaces, ou d’objets de plaisirs. Là est bien ce que l’on nomme l’illusion, car en vérité, l’être distinct a faim de satisfaction spirituelle, quand il croit avoir faim de plaisirs matériels. Il a besoin de nourriture spirituelle, d’abri spirituel, de force défensive spirituelle et de satisfaction spirituelle des sens, qui s’obtiennent tous auprès de l’Être Spirituel Suprême, le Seigneur Krishna. Ainsi, celui qui vient au contact du Seigneur ne peut plus éprouver d’attrait pour la nourriture, le refuge, les moyens de défense et le plaisir sensuel illusoires de l’univers matériel, que convoitent pourtant même les habitants des planètes édéniques. C’est pourquoi le Seigneur enseigne, dans la Bhagavad-gita [Paroles de Krishna, Christ, Dieu, la Personne Suprême], que même arrivé dans la plus haute planète de la galaxie, Brahmaloka, où les êtres vivent des millions d’années, personne ne peut apaiser sa vraie faim.
Le Seigneur dit : Toutes les planètes de l’univers, de la plus évoluée à la plus basse, sont des lieux de souffrance où se succèdent la naissance et la mort. Mais pour l’âme qui atteint Mon royaume, il n’est plus de renaissance.