aux instructions du Seigneur, et si sa grâce nous donne d’être libérés des griffes de la matière, alors nous pourrons, à l’état libéré, continuer de le servir avec amour. Notre condition matérielle ne nous permet pas de voir le Seigneur, ou même de connaître notre identité propre, car nous sommes privés de vision spirituelle; mais que nous brisions nos liens d’avec cette condition matérielle, que nous retrouvions notre forme spirituelle originelle, et nous pourrons voir alors notre moi propre, de même que le Seigneur, face à face.
La libération, c’est le retour de l’être, une fois qu’il s’est affranchi de toute conception matérielle de l’existence, à sa condition spirituelle originelle. La vie humaine est précisément l’occasion de développer les qualités nécessaires pour obtenir cette liberté spirituelle. Mais hélas, sous l’influence de l’énergie matérielle illusoire, l’homme identifie le plus souvent ces quelques années d’une existence éphémère à sa condition permanente. Ainsi fourvoyé, il fait trompeusement siens tous les objets d’attachement que maya lui présente: sa nation, ses terres, son foyer, ses enfants, son épouse (son mari), ses richesses, etc. Toujours et uniquement sous la dictée de maya, il entre en hostilité avec autrui pour protéger toutes ses soi-disant possessions. A l’opposé, cultivant le savoir spirituel, il comprendra qu’aucun lien n’existe entre lui et tous ces objets, et brisera dès lors ses attachements matériels. Or, cet accomplissement devient possible dès que l’on entre au contact des dévots du Seigneur, qui ont seuls le pouvoir d’injecter le son spirituel jusqu’aux tréfonds du cœur de l’être égaré, de cette manière ils mettent fin en lui à la souffrance et à l’illusion. Telle est, en bref, la méthode qui permet de soulager les êtres affligés par l’action des lois matérielles intransigeantes, telles qu’elles se manifestent à travers les quatre facteurs implacables de l’existence matérielle, c’est-à-dire la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. Ce sont les activités visant la satisfaction des sens et dont le seul but est de plaire au mental et aux sens, qui sont la cause de l’enchaînement à la matière. Tant que l’âme s’adonne à ces actions intéressées, elle ne cessera pas de se réincarner d’une espèce à une autre.
Dieu précise à cet effet : « Lorsque quelqu’un considère la satisfaction des sens comme le but de sa vie, il s’engage dans la vie matérielle à en devenir fou et se livre à toutes sortes d’activités coupables. Il ne sait pas que c’est en raison de ses méfaits passés qu’il a déjà reçu un corps matériel, qui, malgré sa nature transitoire, est à l’origine de sa souffrance. En vérité, l’être distinct n’aurait jamais dû revêtir cette enveloppe charnelle, mais celle-ci lui a été attribuée pour la satisfaction de ses sens. Aussi, Je ne crois pas qu’il sied à un homme intelligent de s’empêtrer à nouveau dans des activités matérielles qui le contraindraient perpétuellement à revêtir des corps, vie après vie. Tant que l’être vivant ne s’enquiert pas des valeurs spirituelles de l’existence, il doit connaître la défaite et les maux issus de l’ignorance. Qu’il relève de la vertu ou du péché, le karma porte ses fruits, et si une personne est impliquée dans une forme ou un autre de karma, on qualifie son mental de « teinté du désir de jouir des fruits de l’actions ». Aussi longtemps que le mental demeure impur, la conscience reste obscurcie, et tant que l’on suit la voie de l’action intéressée, on doit revêtir un