Krishna est donc bien l’opérateur de la machine de la nature, qui fonctionne suivant sa volonté. Chaque être vivant agit sous la direction de Dieu, sous son aspect d’Âme Suprême, présent dans son cœur. L’être incarné ne peut rien accomplir sans le consentement de l’Âme Suprême.
Dieu, la Personne Suprême, observe les objectifs des activités des sens de tous les êtres. L’être vivant incarné ne peut même pas faire un pas sans que Dieu le guide. Sous l’emprise de maya, l’énergie d’illusion, l’être vivant veut goûter aux plaisirs de ce monde matériel, mais à moins que le Seigneur ne le dirige et ne lui donne le souvenir de ses vies passées, il ne fera aucun progrès vers l’objectif qu’il poursuit dans l’existence, qui est comparée à une ombre. L’âme incarnée et conditionnée par la matière se dirige à tort vers un but erroné, vie après vie, et c’est Dieu qui lui remets ce but en mémoire. Au cours d’une vie, l’âme conditionnée désire progresser vers un certain objectif, mais elle oublie tout en changeant de corps. Néanmoins, parce qu’elle désire jouir de quelque chose en ce monde, Dieu le lui rappelle lors de sa vie suivante. Du fait que l’âme conditionnée désire parfois oublier Dieu, par sa grâce, le Seigneur lui procure vie après vie les moyens pour qu’il en soit ainsi, de façon quasiment perpétuelle. Dieu dirige donc éternellement les âmes incarnées conditionnées. C’est parce que le Seigneur Suprême est la cause originelle de tout ce qui EST, que tout semble réel. C’est Lui la réalité ultime, Dieu, la Personne Suprême.
Le Seigneur Suprême se tient dans le cœur de tous les êtres et dirige leurs errances à tous, chacun se trouvant comme sur une machine, un corps, constitué par l’énergie matérielle.
L’énergie externe, l’énergie illusoire, maya, agit sous l’autorité de Dieu, et conditionne les âmes incarnées.
Le conditionnement présent de l’être spirituel incarné n’est dû qu’à l’influence de l’énergie externe illusoire; c’est-à-dire qu’elle exerce d’elle-même cette influence. Le Seigneur Suprême n’est en rien impliqué dans cet acte non souhaitable. Il n’a aucun désir de voir les êtres individuels distincts de sa Personne se laisser ainsi jouer et égarer par son énergie externe, qui s’apparente à Satan. Elle-même est très consciente de ce fait, mais accepte néanmoins la tâche ingrate de maintenir par son influence les âmes oublieuses dans l’égarement, qui est le foyer de la peur. Et le Seigneur ne freine en rien son énergie illusoire dans l’accomplissement de cette tâche, car celle-ci est nécessaire à la réforme des âmes incarnées et conditionnées par la matière.
Un père affectueux n’aime pas voir ses enfants punis par d’autres; cependant, lorsqu’ils se montrent insoumis, il n’hésite pas à les placer sous la garde d’un tuteur sévère, dans le seul but de les remettre sur le droit chemin. Mais le père tout-puissant, dans son amour infini, désire en même temps la délivrance des âmes