Apprenons à connaître l’Éternel
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Quand, à voir les chefs militaires et les combattants prêts à s'affronter sur le champ de bataille, Arjuna, roi et ami de Krishna, sembla égaré, son intelligence confondue, le Seigneur dissipa son trouble en lui livrant le savoir spirituel.

Dans les temps védiques, il allait du devoir des rois et chefs militaires de se tenir au premier rang des lignes combattantes, et cela pendant la bataille même. Jamais ils n'auraient agi comme le font les prétendus chefs d'Etat et ministres de la défense de nos gouvernements modernes, lesquels restent paisiblement chez eux pendant que leurs pauvres soldats ou des troupes mercenaires s'affrontent sur le champ de bataille. Ce sont peut-être là les voies de la démocratie moderne, mais au temps de la monarchie, la vraie, les rois n'étaient pas des lâches, élus sans considération de leur rang sociale et des qualités requises pour s'asseoir sur le trône. Lors de la bataille de Kuruksetra, par exemple, tous les chefs d'Etat -Drona, Bhisma, Arjuna, Duryodhana, et tous les autres, dans les deux camps, participaient activement au combat, lequel se déroulait aussi, notons-le, en un lieu bien déterminé, loin de toute résidence : aucun ne restait dans l'ombre, à simplement approvisionner les troupes. Car non seulement les rois combattaient-ils avec courage, mais ils veillaient également à ce que les innocents citoyens ne soient pas touchés par le combat. Ces derniers envisageaient d'ailleurs sans crainte l'issue de la bataille : quelle qu'elle soit, ils continueraient de remettre au roi, que celui-ci fut Arjuna ou Duryodhana, un quart de leurs revenus en guise d'impôt.

Les généraux des deux camps en présence sur le champ de bataille de Kuruksetra se tenaient donc face à face, et lorsqu'Arjuna les vit, un sentiment de grande compassion fut en lui, et il commença de se lamenter de devoir occire les siens pour retrouver un royaume. Non qu'il fût, à quelque égard que ce soit, effrayé par l'imposant déploiement militaire de Duryodhana, mais il était un dévot du Seigneur, donc miséricordieux, et le renoncement aux biens de la Terre était chose naturelle pour lui; c'est pourquoi il prit la décision de ne pas combattre en vue seulement de bienfaits matériels, ce qui l'aurait en outre obligé à tuer ses proches. Toutefois, sa décision était fondée sur un savoir incomplet, d'où l'utilisation des mots « intelligence confondue ». Il est vrai, d'autre part, qu'Arjuna ne pouvait à aucun moment voir son intelligence faiblir, car il était un dévot et un compagnon constant du Seigneur. Si, donc, elle sembla se troubler, c'est uniquement afin que puissent être révélés les enseignements de la Bhagavad-gita (ou Paroles de Krishna, Christ, Dieu, la Personne Suprême) qu’il a reçu de Krishna Lui-même sur le champ de bataille, pour le bien de toutes les âmes conditionnées, à qui ils s'adressent, elles véritablement égarées, enchaînées à la matière parce qu'elles s'attachent aux illusoires relations liées à leur corps. Les enseignements de la Bhagavad-gita s'adressent à toutes les âmes conditionnées; ils leur furent donnés en vue de les affranchir de cette identification de l'âme avec le corps, de ce faux concept du moi, et du lien qui l'unit au Seigneur Suprême. C'est au profit, donc, de toutes les âmes déchues, dans toutes les parties de l'univers, que le Seigneur énonça la connaissance sublime de sa Personne.

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