Ainsi la spiritualité, la probité, la pureté, la clémence, la compassion, la durée de la vie, la force physique et la mémoire vont diminuer progressivement et de tels symptômes nous rappellent que l’âge de kali progresse de manière inquiétante.
Au cours de l’âge de kali, on jugera de la valeur et de la position sociale d’un homme selon sa richesse.
Autrefois pourtant, on considérait un homme en fonction de son élévation spirituelle. On honorait un saint homme, un sage, pour sa connaissance du spirituel, et parce qu’il avait conscience de la réalité spirituelle suprême.
Mais aujourd’hui, dans l’âge où nous vivons, il n’existe plus de véritables sages, guides et maîtres spirituels authentiques, car les hommes en usurpent le titre en alléguant un droit héréditaire [le système des castes]. Jadis certes, les droits de l’hérédité avaient également leur importance, mais c’était sur sa conduite que l’on jugeait de la véritable valeur d’un homme.
Celui qui naissait dans une famille de guides spirituels ou de guerriers administrateurs, devait se comporter en guide spirituel ou en guerrier administrateur. Et c’était le devoir du roi que de veiller à ce que personne n’usurpe sa position. Autrement dit, on jugeait de la respectabilité d’une personne à sa culture, à son éducation et à son comportement.
Mais de nos jours avec de l’argent on peut tout obtenir. N’importe quel individu, même peu recommandable, bénéficiera du respect d’autrui s’il possède de l’argent, peu importe la manière dont il l’a gagné. Quand à la culture ou à l’éducation, ces critères n’entrent plus en ligne de compte dans l’âge de kali, l’âge noir, l’âge actuel.
Autres symptômes de cet âge, les principes religieux et la justice devront se soumettre à la puissance temporelle.
Il suffit qu’un homme bénéficie d’une certaine influence pour qu’on lui reconnaisse tous les privilèges. On pourra être le dernier des impies et se faire proclamer saint en achetant les prêtres. C’est donc l’argent qui fait la valeur de l’homme, non ses qualités réelles.
Le mariage ne se fondera que sur une affection passagère, et pour réussir dans les affaires, il faudra tromper autrui.
Les relations conjugales reposent aujourd’hui sur un attrait mutuel et il suffit qu’un garçon et une fille se plaisent pour qu’ils décident d’emblée de se marier. Personne ne se soucie de connaître le futur des jeunes gens. Une telle union amène fréquemment l’insatisfaction et même le divorce six mois plus tard. Tout ceci parce que le mariage ne repose que sur un attrait superficiel, non sur une compréhension profonde.