recueilli. Celui qui reste inébranlable malgré le flot incessant des désirs, comme l'océan demeure immuable malgré les mille fleuves qui s'y jettent, peut seul trouver la sérénité, mais pas celui qui cherche à satisfaire ces désirs.

Celui que les plaisirs matériels n'attirent plus, qui n'est plus esclave de ses désirs, qui a rejeté tout esprit de possession et qui s'est libéré du faux ego, peut seul connaître la sérénité parfaite.

Tels sont les modes de la spiritualité. Qui s'y établit, fût-ce à l'instant de la mort, sort de sa confusion, et le royaume de Dieu s'ouvre pour lui.

Le savoir que Krishna, Dieu, la Personne Suprême offre à travers cet enseignement sublime, et la Bhagavad-gita ou « le chant du Seigneur », [Paroles de Krishna, Christ, Dieu, la Personne Suprême], marque le début de la vie spirituelle.

Tout acte matériel, avec ses conséquences, est régi par les trois gunas. Les actes sont matériels lorsqu'ils sont accomplis dans l'espoir d'en recueillir les fruits pour soi même, et ce sont eux qui nous retiennent prisonniers du monde de la matière dense. Si les Védas traitent des activités matérielles, c'est afin d'extraire progressivement les hommes de leur vie de plaisirs matériels pour les conduire jusqu'à la plus haute spiritualité.

Nous devons élever notre conscience au niveau spirituel et nous enquérir de la transcendance suprême. Tous les habitants de l'univers matériel doivent lutter pour leur envie. C'est pour eux que le Seigneur, après avoir créé l'univers matériel, a révélé la connaissance védique [des védas, les saintes écritures originelles], afin qu'ils apprennent comment mener leur vie de manière à se libérer de la matière. Après avoir traité de la manière d'obtenir les plaisirs matériels, les saintes écritures offrent la chance de parvenir à la réalisation spirituelle.

Tous nos actes, avec leurs conséquences, sont régis par les gunas aussi longtemps que vit notre corps matériel. Nous devons simplement apprendre à ne pas être affecté par la dualité des joies et des peines, de la chaleur et du froid, etc. Si nous les tolérons, l'angoisse que nous causent le désir du gain et la crainte de la perte se dissipera totalement. L'homme atteint cette paix spirituelle lorsqu'il est pleinement conscient de Krishna, et qu'il s'en remet entièrement à son bon vouloir.

En vérité, la vraie vie ne commence qu'à la fin de l'existence matérielle, et ça, le spiritualiste le sait très bien. Si avant de mourir on obtient la grâce de devenir conscient de Krishna, Dieu, la Personne Suprême, on atteint aussitôt le niveau de l'absolu.

Il n'existe aucune différence entre le royaume de Dieu et le service d'amour et de dévotion offert à Krishna. Du fait qu'ils soient tous les deux absolus, lorsqu'on s'engage dans le service sublime du Seigneur avec amour et dévotion, on atteint ainsi le monde spirituel. Les activités du monde spirituel sont toutes conscientes de Krishna. Dès que l'on devient conscient de Krishna, fût-ce dans la vie actuelle même,