L’enfant se trouve ainsi comme un oiseau en cage, sans aucune liberté de mouvement. A ce moment, s’il est fortuné, il pourra se rappeler toutes les difficultés rencontrées au long de ses cent dernières vies, et il s’affligera pitoyablement. Comment pourrait-on trouver la paix du mental dans une telle condition ?
Doté de conscience dès le septième mois suivant la conception, l’enfant est poussé vers le bas par les souffles qui pressent le fœtus au cours des semaines précédant l’accouchement. Tout comme les vers nés eux aussi de cette infecte cavité abdominale, il ne peut demeurer en place.
Dans cette condition effrayante, l’être vivant (l’âme), prisonnier des sept couches de composants matériels qui le recouvrent, adresse, les mains jointes, une prière au Seigneur, qui l’a mis dans cette situation.
L’âme incarnée dans un corps en formation dans le ventre d’une mère humaine dit :
Je cherche refuge aux pieds pareils-au-lotus de Dieu, la Personne Souveraine, qui se manifeste dans ses différentes formes éternelles et marche sur la surface du globe. Il est mon seul refuge, car Lui seul peut me libérer de toute crainte. C’est Lui qui m’a placé dans cette situation, tout à fait appropriée à mes actes impies.
Moi qui suis une âme de nature purement spirituelle, je suis maintenant enchaîné par mes actes, emprisonné dans le sein d’une mère par les soins de maya (l’énergie d’illusion du Seigneur). J’offre mon hommage respectueux à celui qui se trouve également ici, à mes côtés, mais qui demeure, Lui, inaltérable et immuable. A Lui qui, bien qu’infini, se laisse percevoir par un cœur repentant, j’offre mes plus humbles respects. Bien que d’essence spirituelle, me voilà séparé du Seigneur Suprême car je suis recouvert d’un corps matériel constitué de cinq éléments, de telle sorte que mes qualités et mes sens sont mal utilisés. Je rends mon hommage respectueux au Seigneur, Lui qui transcende la nature et les êtres distincts (distinct de Dieu), Lui qui ne revêt pas un tel corps matériel et qui brille toujours dans la gloire de ses qualités spirituelles.
[L’âme poursuit :]
L’être distinct est soumis à l’influence de la nature matérielle et il continue de mener une âpre lutte pour l’existence sur la voie des naissances et des morts répétées. Cette existence conditionnée n’est due qu’à son oubli de la relation qui l’unit à Dieu, la Personne Souveraine ; aussi, comment pourrait-il, sans la grâce du Seigneur, retrouver son service d’amour absolu ?
C’est Dieu en personne, et nul autre, qui, sous la forme de l’Âme Suprême, appelée aussi Esprit Saint, « localisé » [localisée, car Elle se trouve dans le cœur de tous les êtres vivants], la représentation partielle de Krishna, gouverne aussi bien les êtres animés que les objets inanimés. Il est également présent dans les trois phases du