son corps et ses glandes se chargent de mucus. Il respire à grand mal, et à chaque respiration, un râlement s’échappe de sa gorge : « ghura-ghura ». Il tombe ainsi sous les griffes de la mort et gît entouré de ses proches et amis qui se répandent en lamentations ; et bien qu’il désire leur adresser la parole, il en est incapable, car le temps s’est emparé de lui.
Cet homme, qui s’est employé à entretenir sa famille sans aucune maîtrise de ses sens, meurt enfin en grande douleur et en voyant ses proches pleurer autour de lui. Il meurt de la façon la plus pathétique, accablé de souffrances et privé de conscience. Sa dernière heure venue, il aperçoit les envoyés du seigneur de la mort venant vers lui, leurs yeux injectés de colère. Envahi par la peur, il urine et défèque. Tout comme un criminel est arrêté par la force publique pour subir sa peine, l’homme qui s’est livré de façon criminelle au plaisir des sens est saisi par les Yamadutas (les serviteurs du seigneur de la mort et juge des coupables) qui l’attachent par le cou avec des cordes solides et recouvrent son corps subtil (éthéré) pour lui faire subir un châtiment sévère.
Tandis que l’emmènent les agents de Yamaraja (le juge des coupables), il tremble entre leurs mains, saisi d’effroi. Tout au long du chemin qu’il parcourt, des chiens le mordent, et il se rappelle alors les fautes de sa vie. Il connaît ainsi une terrible détresse. Sous un soleil ardent, le malfaiteur doit parcourir des chemins de sable brûlant traversant des forêts embrasées. Ses bourreaux lui fouettent le dos lorsqu’il ne peut plus marcher ; la faim et la soif l’accablent, mais par malheur, ce chemin n’offre ni eau, ni abri ou lieu de repos.
Le long de cette route qui le conduit à la demeure de Yamaraja, il tombe souvent de fatigue, et parfois sombre dans l’inconscience, mais on le force à se relever. Ainsi se trouve-t-il rapidement amené en présence de Yamaraja.
Il doit franchir ainsi quatre-vingt-dix-neuf mille (99 000) yojanas [soit ; 5 766 000 000 kilomètres] en deux ou trois instants, après quoi il est aussitôt soumis aux tortures qu’il mérite.
Il se voit placé au milieu de morceaux de bois embrasés et ses membres sont livrés aux flammes. Dans certains cas, on le force à manger sa propre chair, ou alors on la fait dévorer par d’autres.
Ses entrailles lui sont arrachées par les chiens et les vautours de l’enfer tandis qu’il vit encore pour assister à la scène ; et des serpents, des scorpions, des moustiques et d’autres créatures le piquent et le tourmentent.
Ses membres sont alors arrachés de son corps et déchiquetés par des éléphants. On le projette du haut des montagnes, et on l’emprisonne sous l’eau ou dans une caverne.