par un mugissement, et les garçons se réjouissaient de plein cœur, entendant ces échanges. Ils contrefaisaient les cris et les chants des oiseaux, le plus souvent les cakoras, les paons, les coucous et les bharadvajas. Parfois, ils voyaient les animaux plus faibles s’enfuir de peur au rugissement des tigres et des lions, avec Krishna et Balarama, ils les parodiaient et les suivaient dans leur fuite. Lorsqu’ils se sentaient las, ils s’asseyaient et Balarama pour se reposer, plaçait sa tête sur les genoux de l’un des pâtres, et Krishna aussitôt venait Lui masser les jambes. Parfois, Il s’emparait d’un éventail fait de feuilles de palmier, et un souffle soulageait Balarama de sa fatigue. Pendant que Balarama se délassait ainsi, d’autres garçons dansaient ou chantaient. Parfois encore, ils luttaient ensemble ou sautaient en l’air, et Krishna les rejoignait sans tarder. Tenant leurs mains, heureux de se trouver en leur compagnie, Il riait et faisait l’éloge de leurs jeux. Las à son tour, Krishna s’allongeait, usant parfois de la racine d’un grand arbre ou des genoux d’un jeune pâtre pour appuyer sa tête. Des pâtres Lui massaient les jambes, d’autres rafraichissaient son corps à l’aide d’un éventail de feuilles. Ceux qui avaient le plus de talent chantaient d’une voix douce, afin de Lui plaire. Ainsi sa fatigue se dissipait rapidement. Krishna, Dieu, la Personne Suprême, dont les jambes sont gardées par la déesse de la fortune, se donna aux jeunes pâtres comme l’un d’entre eux, déployant sa puissance interne pour apparaître tel un garçon du village. Mais bien que dans la forme d’un jeune pâtre, en de nombreuses occasions, Il se révéla nul autre que Dieu, la Personne Suprême. On voit certains hommes prétendre être Dieu et tromper les innocents. Cependant, aucun d’eux n’est capable de montrer les pouvoirs du Seigneur.
Quiconque désire se réjouir des Divertissements d’enfance du Seigneur doit marcher sur les traces des habitants de Vraja [Région de Mathura, qui s’étend sur environ deux cent soixante kilomètres carrés, où le Seigneur Suprême, Krishna, a manifesté il y a 5 000 ans ses divertissements sublimes en compagnie de ses purs dévots. C’est le lieu de pèlerinage principal pour tous les êtres saints. Il est dit dans les saintes écritures que Vraja est la somme et l’essence de tous les lieux saints, désigne aussi et plus directement, Vrindavana], comme Nanda, Upananda et d’autres parmi les membres de sa famille. Il arrive parfois qu’un enfant insiste pour qu’on lui donne un objet, et il pleure à fendre l’âme jusqu’à ce qu’il l’obtienne, dérangeant tout le voisinage ; puis, dès qu’il obtient l’objet désiré, il se met à rire. Ces pleurs et ces rires font la joie des parents et des membres aînés de la famille ; aussi le Seigneur riait-Il et pleurait-Il de cette manière, coup sur coup, provoquant des vagues de plaisir spirituel chez les dévots qu’étaient ses parents. Ces incidents particuliers sont à la portée des seuls habitants de Vraja, comme Nanda Maharaja, et pas des adorateurs impersonnalistes de l’Être Spirituel Impersonnel ou de l’Âme Suprême. Parfois, lorsque des mécréants démoniaques l’attaquaient dans la forêt, Krishna semblait frappé de stupeur, mais Il jetait son regard sur eux comme un lionceau et les faisait périr. Ses compagnons d’enfance étaient aussi émerveillés, et lorsqu’ils rentraient à la maison, ils avaient vite fait de tout raconter à leurs parents, et tous appréciaient les qualités de leur Krishna. L’enfant Krishna n’appartenait pas qu’à ses seuls parents, c’est-à-dire Nanda et Yasoda, mais Il était également considéré comme le fils de tous