l'émeraude; du sol, émane une merveilleuse radiance. Les routes, les chemins, les rues, les carrefours et les places du marché, tout est richement décoré. Belles demeures privées, temples et bâtiments publics se succèdent, dans la diversité de leur architecture, mais tous d'égale beauté. Dvaraka est une ville brillante. Les grandes avenues, les carrefours, les chemins, les rues et aussi le seuil de chaque maison éclatent de propreté. Toutes les voies sont bordées d'arbustes et, à intervalles réguliers, de grands arbres, pour protéger les passants du soleil.
En cette ville lumineuse, le Seigneur Krishna, Dieu, la Personne Suprême, possède de nombreux palais, où Lui rendent visite, pour l'adorer, les grands rois et princes du monde. Ils ont été construits par Visvakarma lui-même, l'architecte des êtres célestes, qui a employé à ce travail tout son talent, toute son ingéniosité. Krishna règne ainsi sur plus de seize mille palais, chacun habité par une de ses reines. Il s'est multiplié en seize mille formes pour vivre simultanément avec ses différentes épouses, en différents palais. Les piliers de ces palais sont faits de corail et les plafonds ornés de joyaux. Les murs ainsi que les voussures des piliers étincelant, incrustés de saphirs. Un peu partout des dais, faits par Visvakarma, et décorés de perles. Les sièges et les autres meubles sont d'ivoire orné d'or et de diamants, qui brillent sous les mille feux de lampes en pierreries. Les vapeurs parfumées d'encens et de résine odorante emplissent les pièces et s'échappent des fenêtres. Les paons, sur les marches du seuil, voyant la fumée, croient voir des nuages, et dansent en jubilant. Les servantes sont innombrables, toutes parées de colliers d'or, de bracelets et de merveilleux saris. Innombrables les serviteurs, joliment vêtus, en capes et turbans, et parés de pendants d'oreilles sertis de joyaux. Tout ce monde s'affaire avec grâce aux travaux de la maison.
Le Seigneur se donne à ses dévots, et ces derniers se donnent à Lui; Ils s'appartiennent mutuellement. Par voie réciproque, les êtres saints transcendent les trois attributs et modes d’influence de la nature matérielle ; la vertu, la passion, l’ignorance, au même titre que le Seigneur. Cela va de soi. Mais nous parlons, bien entendu, des purs êtres saints. Les êtres saints, purs, sans mélange, s'attachent au Seigneur, comme le Seigneur s'attache à eux, d'une manière purement spirituelle, dans un parfait sentiment de réciprocité. Les êtres saints gagnent de participer aux divertissements sublimes du Seigneur, divertissements purement spirituels.
L’être pur sert le Seigneur uniquement par amour, un amour sans mélange, et il se peut que dans l'exécution de son service dévotionnel, il oublie la position suprême du Seigneur. Le Seigneur reçoit avec plus de joie encore le service d'amour de ses dévots lorsqu'il est précisément accompli dans la spontanéité, par pure affection, sans aucune trace de respect formel. D'une manière générale, le Seigneur reçoit de ses dévots une adoration empreinte de révérence, mais Il éprouve une joie toute particulière à voir son dévot le considérer, par pur amour, comme son inférieur. Et c'est dans cet esprit que se déroulent ses échanges avec ses purs dévots dans son royaume originel de Goloka Vrndavana. Là, les amis de Krishna Le considèrent comme l'un d'entre eux; ils ne le voient pas comme un objet de vénération. Quant