courtisanes se mettent en route, sur divers véhicules. Elles brûlent du désir de rencontrer le Seigneur; leur visage exquis s'encadre de bijoux éblouissants, qui rehaussent la beauté de leurs joues. Des artistes de toutes sortes, comédiens, danseurs et chanteurs, des historiens, des généalogistes et de savants orateurs, tous de la plus grande habileté, usent de leurs talents respectifs pour dépeindre les divertissements surhumains du Seigneur. Leur verve se déploie, intarissable.
Alors Krishna, le Seigneur Suprême, s'approche d'eux, qui sont venus le recevoir et l'accueillir. Et à chacun, amis, proches, sujets, Il offre les respects ou les honneurs qui lui sont dus. En inclinant la tête ou par de chaleureuses paroles, ou encore par des étreintes, des poignées de mains, des regards souriants, des encouragements ou des bénédictions, le Seigneur tout-puissant salue ceux qui sont présents selon le désir de chacun, jusqu'au rang le plus bas. Puis, en personne, le Seigneur pénètre dans la cité. L'escortent les aînés de ses proches, les sages érudits invalides accompagnés de leurs épouses, lesquels Lui offrent leurs bénédictions, et bien d'autres encore, tous chantant ses gloires. Comme le Seigneur Krishna parcourt les avenues de Dvaraka, toutes, les dames de respectable famille montent sur les toits de leurs palais, seulement pour le voir. Il n'y a pas plus grande fête. Les habitants de Dvaraka, qui pouvaient sans cesse contempler la forme du Seigneur infaillible, réservoir intarissable de beauté, ne se trouvaient pourtant jamais rassasiés. Sur la poitrine du Seigneur habite la déesse de la fortune. Son visage pareil à la lune est la coupe où s'abreuvent les yeux assoiffés de beautés sans pareilles, sur ses bras s'appuient les êtres célestes maîtres de la galaxie et à ses pieds pareils-au-lotus se réfugient les êtres purs, dont chants et paroles n'ont jamais d'autre objet que sa Grâce. Le Seigneur s'avance dans les avenues de Dvaraka; un blanc parasol le protège du soleil, de blancs camaras volent en demi-cercles autour de Lui, et des fleurs tombent en pluie sur son passage. Avec le jaune de sa vêture et ses guirlandes de fleurs, Il offre aux yeux l'image d'une sombre nuée qu'entourent ensemble dans le ciel le soleil et la lune, l'arc-en-ciel et l'éclair. Après être entré dans la demeure de son père, le Seigneur reçoit les étreintes de ses mères, dont Devaki, la première, sa mère naturelle. Lui leur offre avec joie son hommage, en plaçant sa tête à leurs pieds.
Si le Seigneur Krishna, Dieu, la Personne Suprême se comporte ainsi, c'est pour enseigner à tous les êtres vivants comment se conduire vis-à-vis de ses ainés (ainées). Après quoi, le Seigneur entre dans ses palais, tous d'une perfection extrême, où vivent ses épouses, au nombre de seize mille cent huit (16 108).
A Dvaraka, capitale du royaume de la Vrindavana terrestre, il y a d’innombrables jardins et parcs où se multiplient les fleurs aux couleurs chatoyantes; il y a les arbres des vergers lourds d'innombrables fruits. Des oiseaux merveilleux gazouillent; les paons lancent leur cri merveilleux. Etangs et lacs se couvrent de fleurs de lotus rouges et bleues, et de nénuphars. De grands cygnes, de belles grues aux chants sonores nagent paisiblement. La cité compte neuf cent mille grands palais bâtis du plus beau marbre, fermés de grilles et de portails en lourd argent. Les colonnes des maisons et des palais s'ornent de joyaux, telle que la pierre philosophale, le saphir et