Toute chose matérielle utilisée au service de Dieu se spiritualise aussitôt.

Les trois sources de souffrance qui marquent l’existence matérielle, celles qui sont causées par le mental et le corps, celles qui sont causées par les éléments de la nature matérielle, et celles qui sont causées par les êtres vivants, ne peuvent être éliminées par les seules actions matérielles. Ces dernières doivent être spiritualisées par la pratique du service de dévotion. De même qu’au contact du feu, le métal acquiert les mêmes propriétés que le feu, toute chose matérielle utilisée au service du Seigneur se spiritualise aussitôt. Telle est la clé de la réussite spirituelle.

Nous ne devons pas chercher à dominer la nature matérielle, mais non plus à rejeter toute chose matérielle. Le meilleur moyen, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, de tirer parti de notre présence dans l’univers matériel, consiste à tout utiliser en rapport avec l’Être spirituel suprême, Dieu. Tout provient de Lui qui, par son inconcevable puissance, peut changer le spirituel en matériel et inversement. Ainsi, par sa volonté suprême, toute chose matérielle qualifiée comme telle parce que recouverte du concept matériel peut se transformer en énergie spirituelle. Une telle conversion s’opère en utilisant ce que l’on nomme matière au service du spirituel. Tel est le remède qui nous soulagera de tous les maux matériels dont nous sommes la proie, et le moyen même par lequel nous pourrons nous élever au niveau spirituel où n’existent ni souffrance, ni lamentation, ni crainte. Et lorsque nous employons ainsi toutes choses au service du Seigneur, il nous est donné de réaliser que rien n’existe hors de Lui. En vérité, nous pouvons ainsi comprendre que tout est spirituel.

Toute action accomplie ici-bas, en cette vie, pour satisfaire la volonté du Seigneur relève de son service d’amour sublime, et le savoir inévitable en découle. La croyance générale veut qu’en pratiquant l’action intéressée selon les directives des saintes écritures originelles, « le véritable évangile », l’homme devienne parfaitement en mesure d’acquérir le savoir spirituel nécessaire à la réalisation de l’Absolu. Dans cette optique, certains vont même jusqu’à considérer le service d’amour et de dévotion offert à Dieu comme une autre forme de karma, ou action-réaction. Mais en vérité, le service d’amour et de dévotion se situe au-delà du karma et du sacrifice, il en est entièrement indépendant. Toutefois, le karma et le sacrifice dépendent, eux, du service d’amour et de dévotion.

En vérité, le Seigneur ne désire nullement que ses fils, les êtres individuels distincts de sa Personne, subissent les souffrances des trois sources qui marquent l’existence matérielle. Il souhaite au contraire les voir tous revenir vivre auprès de Lui, mais ce retour à Dieu ne peut s’effectuer que si l’on se purifie de toute « infection », ou souillure, matérielle. Et pour atteindre cette purification qu’accompagne directement le savoir spirituel, on doit agir en vue de la seule satisfaction du Seigneur Suprême. Le savoir qui découle d’un tel karma provient d’actions accomplies pour l’amour du Seigneur. D’autre part, nulle connaissance dissociée de la satisfaction du Seigneur, ne nous fera rejoindre le royaume de Dieu. L’être saint qui se voue sans partage au service du Seigneur, particulièrement en ce qui touche à l’écoute et au chant de ses