Ces propos du Seigneur nous laissent entendre que les hommes épris de philanthropie, d’œuvres de bienfaisance à caractère social, d’éthique, de moralité, de politique, d’altruisme.... ne sont louables qu’à l’échelle matérielle. De nombreuses écritures védiques, dont le Srimad-Bhagavatam, nous apprennent qu’un être conscient de Krishna, et pratiquant le service de dévotion, dépasse de loin tous ces « bienfaiteurs de l’humanité ». L’homme qui délaisse les devoirs propres à sa classe sociale pour s’abandonner pleinement au Seigneur et prendre refuge à ses pieds pareils-au-lotus (formule de respect due à Dieu), n’est plus le débiteur de quiconque; le voilà affranchi de tout devoir envers les sages, les ancêtres, les membres de sa famille et de la société. Il n’a pas non plus à se soucier d’accomplir les cinq sortes de sacrifices, qui permettent d’échapper à la souillure d’actes coupables. La seule pratique du service de dévotion le libère de toute obligation.
Dès sa naissance, l’homme devient redevable à une multitude d’êtres. Il a, par exemple, une dette envers les grands sages, pour les bienfaits qu’il retire de la lecture de leurs ouvrages avérés en matière de spiritualité. De même, nous avons une dette envers nos ancêtres, car en naissant au sein d’une famille, nous héritons de sa tradition et de son patrimoine; aussi devons-nous leur offrir, après leur départ de ce monde, une forme de nourriture consacrée. Nous sommes encore redevables à tous ceux qui d’une manière ou d’une autre nous rendent service, qu’il s’agisse de nos proches, de nos amis, ou même d’animaux comme la vache et le chien. Et il va de notre devoir de nous acquitter de toutes ces dettes, envers les êtres célestes, les sages, les ancêtres, les animaux et l’ensemble de la société, en servant chacun comme il convient. Or, le seul fait de s’engager dans le service de dévotion et de s’abandonner à Dieu, la Personne Suprême, délaissant toute autre forme d’occupation, efface toute dette, et dégage de toute obligation envers quelque autre source de bienfaits que le Seigneur Lui-même.
Le Seigneur Krishna enseigne : « Laisse là toute autre forme d’occupation, et abandonne-toi à Moi. Toutes les suites de tes fautes, Je t’en affranchirai. N’aie nulle crainte ».
On objectera peut-être qu’en s’abandonnant au Seigneur Suprême, on ne sera plus en mesure de s’acquitter de ses autres obligations. Mais le Seigneur insiste:
« N’hésite point. Ne crois pas qu’en délaissant toute autre forme d’activité ta vie sera incomplète, ou que tu t’exposeras à quelque manquement. Je t’accorderai toute protection; n’aie nulle crainte ».
Telle est la promesse faite par Krishna. De même qu’une âme libérée n’est pas tenue d’observer les principes régulateurs donnés dans les saintes écritures, celui qui dûment sert Krishna, n’a pas à se plier aux rites prescrits par les suppléments védiques, les saintes écritures originelles. Autrement dit, les dévots de Dieu, qui n’est autre que Krishna, sont déjà libérés, et n’ont pas à se conformer à tous les principes régulateurs énoncés dans les sections des Vedas qui traitent du rituel. Il est très cher