une inclination pour telle ou telle forme d’activité, et lorsque cette activité mène à la piété, celle-ci conduit à son tour au renoncement, et ce dernier au service de dévotion; on atteint alors la perfection de l’acte. Toute action qui ne conduit pas finalement au service d’amour et de dévotion offert à Dieu, est une cause d’enchaînement en ce monde. A moins que l’être ne s’élève peu à peu jusqu’au niveau du service de dévotion à partir de son activité naturelle, il ne vaut guère mieux qu’un cadavre. L’action qui ne favorise pas l’épanouissement de la conscience de Krishna doit être tenue pour inutile.
En vérité, la réussite matérielle n’est nullement un bienfait, car dès que nous sommes illusionnés par les dons de la nature, nous nous asservissons de plus en plus à l’énergie matérielle, sans aucun espoir d’être libérés, nous devenons esclaves de l’énergie matérielle, à travers sa forme de « matière ». Il faut avoir suffisamment d’intelligence pour savoir comment utiliser ces atouts matériels en vue de la réalisation spirituelle. Tout ce que nous avons doit être utilisé au service de la Personne Suprême. Il faut s’efforcer d’adorer Dieu, le Seigneur Souverain, avec tout ce que l’on possède. Il existe de nombreuses formes de services offerts au Seigneur Suprême, et chaque être, peut le servir au mieux de ses capacités. Après s’être livré aux activités spéculatives au long de très nombreuses vies, celui qui s’éveille effectivement à sa conscience véritable et qui s’abandonne au Seigneur Suprême, Krishna, voit sa quête du savoir atteindre réellement son but. Il existe un gouffre de différence entre la liberté théorique et la libéralisation réelle de l’esclavage matériel. Celui qui se détourne de la voie propice du service de dévotion pour chercher à connaître la vérité à travers la spéculation ne fait que gaspiller son temps pourtant si précieux. Le fruit d’un tel effort n’est que l’effort lui-même; il n’y a aucun autre gain. Les efforts spéculatifs se terminent toujours par épuisement. On explique parfois, en guise d’exemple, qu’il n’y a aucun intérêt à battre la bale du riz puisque le grain en a déjà été extrait. Pareillement, la seule pratique de la spéculation ne suffit pas à nous libérer de l’esclavage matériel, car la cause de celui-ci demeure. Il faut d’abord neutraliser la cause; alors seulement l’effet sera-t-il anéanti.
Le Seigneur nous donne la solution : « Il est possible d’atteindre la libération si l’on accomplit sérieusement le service de dévotion et si l’on écoute ainsi pendant longtemps les propos concernant Ma Personne ou émanant de Moi. Celui qui s’acquitte ainsi de ses devoirs prescrits ne subira de contrecoup pour aucun de ses actes, et serra libéré de la souillure matérielle ».
L’écoute des gloires du Seigneur Souverain nettoie le cœur de toute souillure causée par l’influence des trois attributs de la nature matérielle. L’écoute régulière et continue (des paroles et de l’enseignement de Dieu) réduit les effets de la contamination issue de la concupiscence et de l’avidité, c’est-à-dire du désir de dominer la nature matérielle, et lorsque diminuent ces souillures, on s’établit dans la vertu. C’est là le niveau de la réalisation spirituelle. Ainsi peut-on s’établir au niveau absolu, ce qui revient à se libérer des chaînes de la matière. Pour se libérer de l’esclavage matériel, il suffit de s’abandonner à Dieu, et de prendre la ferme