question pour lui de libération. L’être spirituel incarné et conditionné par la matière peut prétendre, à travers l’analyse théorique qu’il est libéré par le pouvoir de la connaissance, mais en vérité tant que persiste la cause de l’emprisonnement, il ne peut être question de liberté. Les athées peuvent réaliser de grands progrès matériels et se créer une situation d’un extrême confort pour leurs sens, mais parce qu’ils restent dominés par ceux-ci, ils ne peuvent être satisfaits. Tel est le résultat de la civilisation actuelle. Les matérialistes sont devenus très habiles à obtenir argent, puissance, renommée, les femmes pour leur plaisir, et pourtant le mécontentement est général dans la société, car l’homme ne peut être heureux ni paisible sans être conscient de Krishna. Ils peuvent certes accroître leur jouissance matérielle jusqu’aux limites de leur imagination, mais sans être satisfaits pour autant, car les êtres ainsi conditionnés par la matière sont esclaves de leurs sens.
Les relations entre individus cherchant la satisfaction des sens conduisent assurément à l’esclavage. Mais le même type de rapports avec une personne sainte, même ayant lieu inconsciemment, mène au sentier de la libération. La compagnie d’un homme saint, d’une manière ou d’une autre, porte toujours les mêmes fruits. Toute personne qui n’est pas amenée par ses actes à se tourner vers la religion, qui n’est pas portée par ses pratiques religieuses rituelles à choisir le renoncement à la nature matérielle, ou dont le renoncement ne débouche pas sur le service de dévotion offert au Seigneur Suprême, doit être tenue pour morte, même si elle respire.
Jamais nous ne devrions désirer que se multiplient les plaisirs matériels. Au contraire, il faut ne les accepter qu’en fonction des nécessités primordiales de l’existence, ni plus, ni moins. A augmenter le plaisir matériel, on augmente les chaînes qui nous attachent aux souffrances de l’existence matérielle. Si davantage de richesses, de femmes et de relations aristocratiques comptent parmi les aspirations majeures du matérialiste, c’est qu’il ignore tout des bienfaits que lui conférerait l’adoration de Dieu, laquelle profite à son auteur dans cette vie comme après la mort. Ainsi oublieux de ces vérités, le sot désireux d’accroître ses richesses et de multiplier ses femmes et ses enfants rend un culte à divers êtres célestes. Or, le but de l’existence est de mettre un terme à toutes les souffrances matérielles, non de les accroître. Même pour obtenir des plaisirs matériels, il n’est aucun besoin d’approcher les êtres célestes. Ces derniers sont de simples serviteurs du Seigneur, qui ont envers Lui la responsabilité de fournir aux êtres incarnés tous les éléments nécessaires à la vie, comme l’eau, la lumière, l’air, etc. Il n’est que d’œuvrer sans réserve dans la limite de nos aptitudes et d’adorer le Seigneur Suprême en Lui offrant les fruits durement gagnés de notre labeur. Telle devrait être notre devise. Qui prend garde de bien accomplir son devoir, son occupation, en ayant foi dans le Seigneur sera conduit à progresser graduellement sur la voie du retour à Dieu.
Celui qui est attiré par la seule satisfaction de ses sens, ne pourra pas se libérer de l’esclavage matériel, sa vie ne sera qu’une perte de temps. En effet, toute action qui n’élève pas son auteur au niveau de la piété se révèle inutile. Par nature, chacun a