Aucune arme ne peut fendre l'âme, ni le feu la brûler ; l'eau ne peut la mouiller, ni le vent la dessécher.
L'âme est indivisible et insoluble ; le feu ne l'atteint pas, elle ne peut être desséchée. Elle est immortelle et éternelle, omniprésente, inaltérable et fixe.
Il est dit de l'âme qu'elle est invisible, inconcevable et immuable. La sachant cela, tu ne devrais pas te lamenter sur le corps.
Et même si tu crois l'âme sans fin reprise par la naissance et la mort, tu n'as aucune raison de t'affliger.
La mort est certaine pour qui naît, et certaine la naissance pour qui meurt. Puisqu'il faut accomplir ton devoir, tu ne devrais pas t'apitoyer ainsi.
Toutes choses créées sont, à l'origine, non manifestées. Elles se manifestent dans leur état transitoire, et une fois dissoutes, se retrouvent non manifestées. A quoi bon s'en attrister ?
Certains voient l'âme, et c'est pour eux une étonnante merveille. Ainsi également d'autres en parlent-ils et d'autres encore en entendent-ils parler. Il en est cependant qui, même après en avoir entendu parler, ne peuvent la concevoir.
Celui qui siège dans le corps est éternel, il ne peut être tué. Tu n'as donc à pleurer personne.
Tu connais, de plus, tes devoirs de guerrier. Ils t'enjoignent de combattre selon les principes de la religion, tu ne peux donc hésiter.
Heureux les guerriers à qui s'offre ainsi l'occasion de combattre, car alors s'ouvre pour eux la porte des planètes de délices.
Mais si tu refuses de livrer ce juste combat, tu pécheras pour avoir manqué au devoir, et perdras ainsi ton renom de guerrier.
Les hommes, à jamais, parleront de ton infamie, et pour qui a connu les honneurs, la disgrâce est pire que la mort.
Les grands généraux qui estimèrent haut ton nom et ta gloire croiront que la peur seule t'a fait quitter le champ de bataille, et te jugeront lâche.
Tes ennemis te couvriront de propos outrageants et railleront ta vaillance. Quoi de plus pénible pour toi ?
Si tu meurs en combattant, tu atteindras les planètes de délices. Vainqueur, tu jouiras du royaume de la Terre. Lève-toi donc, et combats fermement.
Combats par devoir, sans compter tes joies ni tes peines, la perte ni le gain, la victoire ni la défaite ; ainsi, jamais tu n'encourras le péché.