Seule la condition humaine est destinée à une quête de la vie éternelle et de la transcendance. Cette quête doit donc guider les pas de l’homme, et c’est maintenant ou jamais qu’il faut la mener.
L’homme intelligent sait bien que sa mort est programmée au moment même de sa naissance. Il sait aussi qu’il meurt en fait à chaque instant, et que le coup final sera donné lorsque le temps qui lui était alloué se sera écoulé. Il doit donc se préparer pour sa prochaine vie, ou mieux, pour sa libération de ce monde de la matière dense où il est retenu prisonnier, qui mettra fin au cycle répétitif des morts et des renaissances ou réincarnations qu’il doit subir.
L’insensé ignore que la condition humaine est l’aboutissement d’une série de réincarnations successives, que lui ont imposées dans le passé les lois de la nature. Il ne sait pas que chaque être vivant est une entité spirituelle éternelle, qui ne connaît ni la naissance, ni la mort. Naissance, maladie, vieillesse et mort sont en effet des apports extérieurs, imposés à l’être vivant, à l’âme incarnée dans un corps humain, animal ou végétal, du fait de son contact avec la nature matérielle et de l’oubli de sa nature divine, éternelle, et de son unité qualitative avec le Tout absolu, Krishna, Dieu, la Personne Suprême.
La condition humaine offre l’opportunité de connaître cette vérité éternelle, et les premiers aphorismes des écrits saints révélés stipulent que l’homme a pour devoir, maintenant qu’il bénéficie de ce privilège, de s’enquérir de la vie spirituelle, et de la Vérité Absolue, qui n’est autre de Krishna, Dieu, la Personne Suprême Lui-même.
Les hommes à l’intelligence limitée ne se soucient pas de cette autre existence, relative au niveau spirituel. Ils préfèrent poser toutes sortes de questions sans valeur de nature matérielle, qui ne concernent pas leur avenir éternel ou relatives à la véritable existence.
Certains ne s’interrogent jamais sur les problèmes fondamentaux de l’existence, se mettant ainsi au même rang que l’animal. Il n’y a aucune différence entre l’homme et l’animal pour autant qu’il s’agisse des quatre activités primaires de la vie animale, car en réalité, tout être vivant, pour subsister, doit manger, dormir, s’accoupler et se défendre. Mais seule la condition humaine est destinée à une quête de la vie éternelle et de la transcendance. Celui qui manque de soulever ces questions judicieuses relatives à la vie réelle, est assuré, par les lois de la nature, de retomber dans le règne animal. C’est pourquoi, même un insensé semble posséder de grandes connaissances dans le domaine de la science matérielle, il ne pourra pas échapper aux griffes cruelles de la mort, telle est la loi de la nature.
Cette loi fonctionne selon trois modalités : vertu, passion et ignorance. Les êtres que gouverne la vertu se qualifient pour accéder à l’existence spirituelle, d’ordre supérieur. Ceux que domine la passion conservent la position qu’ils occupent dans le monde matériel, et ceux qui vivent sous l’empire de l’ignorance sont assurés de chuter parmi les espèces inférieures, animales voire végétales.