compare la concupiscence à de la fumée, c'est pour indiquer que le feu de l'âme spirituelle demeure légèrement perceptible, que l'être manifeste encore, bien que de façon atténuée, sa conscience de Dieu, et il est alors comparé au feu que voile la fumée. Il n'y a pas de fumée sans feu, bien qu'au départ, le feu soit parfois invisible : il en est de même au début du développement de la conscience de Dieu. La poussière sur le miroir rappelle que le miroir du mental doit être purifié par des pratiques spirituelles, la meilleure étant le chant des Saints Noms du Seigneur. Et l'embryon qu'enveloppe la matrice illustre une condition désespérée, car l'enfant dans le sein de sa mère est si impuissant qu'il ne peut même pas bouger.
Cette étape de l'existence peut être comparée à la vie de l'arbre. L'arbre est aussi un être vivant, mais celui-ci a fait montre d'une telle convoitise qu'il a revêtu un corps presque entièrement dépourvu de conscience. L'exemple du miroir que recouvre la poussière s'applique aux oiseaux et aux animaux, celui du feu et de la fumée à l'être humain. La forme humaine offre à l'être une occasion de développer sa conscience de Dieu ; qu'il en profite, et la forme humaine aura servi à rallumer en lui le feu de la vie spirituelle. En manipulant soigneusement la fumée, on peut transformer le feu en brasier.
La forme humaine constitue donc une occasion pour l'être de se libérer des chaînes de l'existence matérielle. Elle est la seule qui lui permette de vaincre son ennemi, la concupiscence, en lui fournissant la possibilité de développer la conscience de Dieu.
Logos 243
En vérité, notre mort est programmée dès notre naissance. Elle est déjà là à notre naissance. Nous mourons à chaque instant, à chaque seconde. Alors pourquoi tant nous effrayer de la mort ?
A la fin, elle est inévitable. Peut être mourons-nous aujourd'hui, peut-être dans cent ans, mais nous ne pouvons pas échapper à la mort. La mort n'est que l'anéantissement du corps matériel et l'oubli de notre dernière existence. Aussitôt que le corps cesse de fonctionner, qu'il se mêle de nouveau aux cinq éléments de la nature matérielle, l'être spirituel revêt un autre corps, déterminé par les actes de son existence passée et leurs conséquences. Ce changement de corps s'opère exactement comme un homme marche dans la rue ; il avance d'un pas, puis, assuré que son pied repose sur le sol ferme, soulève l'autre pied. Ainsi, les corps changent, l'un après l'autre, et l'âme transmigre restant toujours la même.
L'entité spirituelle (l'âme) change de corps aussitôt que les agents du maître de la mort ont décidé de sa prochaine enveloppe mortelle. Aussi longtemps que l'entité spirituelle reste conditionnée par le monde matériel, il doit revêtir des corps de matière, l'un après l'autre. Le corps qu'il occupera dans sa prochaine existence lui est