des êtres, M’adore et en Moi toujours demeure. Le parfait spiritualiste voit, à travers sa propre expérience, l’égalité de tous les êtres, heureux ou malheureux ».
Le spiritualiste conscient de Krishna possède une vision parfaite, car il voit le Seigneur dans le cœur de chaque entité vivante sous la forme de l’Âme Suprême appelée aussi l’Esprit Saint, le Seigneur habite le cœur de chacun, humain, animal ou végétal. Le spiritualiste parfait n’ignore pas que Dieu demeure absolu et neutre dans les deux cas, qu’Il n’est nullement affecté du corps qu’Il occupe. L’âme individuelle distincte de Dieu, elle aussi, réside dans le cœur, mais au contraire de l’Âme Suprême, n’habite pas simultanément tous les corps. L’être saint voit Krishna partout, dans le cœur du croyant comme dans celui de l’incroyant.
L’être saint voit Krishna en tout, et voit tout en Krishna, il sait que tout, dans l’univers matériel, n’est autre que son énergie le principe fondamental de la conscience de Krishna. Rien ne peut exister sans Krishna, car Il est le Seigneur Suprême. Sur cette base se développe alors l’amour pour Krishna, qui entraîne et dépasse à la fois la prise de conscience du moi spirituel et la libération. Parce qu’il est inondé de cet amour absolu, l’être saint connaît la plénitude de « ne plus faire qu’Un » avec Krishna, en ce sens que le Seigneur est devenu tout pour lui. Une fois cette relation intime établie entre le Seigneur et son dévot, celui-ci connaît l’immortalité. Jamais Dieu, la Personne Suprême, ne sort de la vision de l’être saint ; mais jamais non plus ce dernier ne prend le risque de s’identifier à Lui, ce qui serait un véritable suicide spirituel. Aimé de ce pur amour, Krishna ne se cache jamais à son dévot, pas plus que ce dernier ne cesse de le voir. La conscience de Krishna est la félicité la plus haute que puisse vivre le spiritualiste ; cette conscience qu’il a de la présence de Krishna en chaque être, sous la forme de l’Âme Suprême, le libère de toute faute.
L’être qui a conscience de Krishna, tel est la parfaite âme réalisée. Parce qu’il les a lui-même ressenties, il comprend les joies et les peines de chacun. Il sait que la douleur naît de l’oubli du lien qui unit l’être à Krishna, et le bonheur, de la connaissance du Seigneur ; il sait que le Seigneur est seul maître du fruit des actes de l’homme, le seul possesseur des pays et des planètes. Il sait que l’être conditionné par les trois gunas ; vertu, passion, ignorance, doit, pour avoir oublié le lien qui l’unit à Krishna, subir les souffrances matérielles de trois sources. L’être saint, parce qu’il détient le plus grand bonheur, s’efforce de faire partager à tous la conscience de Krishna, de faire comprendre combien il est important de devenir conscient de Krishna. Veillant ainsi au bonheur de chacun, le spiritualiste accompli se montre l’ami le plus sincère, le plus grand bienfaiteur des hommes et le serviteur le plus cher du Seigneur. L’être saint est le plus parfait des âmes réalisées, car il ne recherche pas la perfection pour lui seul, mais aussi pour tous les êtres. Jamais il ne jalouse autrui. Ces traits de pur dévot du Seigneur le rendent plus parfait que le méditatif solitaire, uniquement soucieux de sa propre élévation.