Les spiritualistes qui pratiquent ces exercices respiratoires sont bientôt affranchis de toute perturbation mentale, tout comme l'or est débarrassé de toute impureté lorsqu'on le plonge dans le feu et qu'on l'évente.
Par la pratique de la maîtrise du souffle, on peut éliminer la souillure de sa condition physiologique, et par la concentration du mental, se libérer de tout acte coupable. Par la discipline des sens, on peut échapper au contact de la matière, et par la méditation sur Dieu, la Personne Souveraine, on peut se libérer de l'emprise des trois attributs ou formes d'influences de la nature matérielle ; la vertu, la passion et l'ignorance, source d'attachement matériel. Lorsque le mental est ainsi purifié par cette pratique du yoga, il faut alors porter la concentration sur le bout du nez, les yeux mi-clos, et contempler la forme du Seigneur Souverain.
Le Seigneur Souverain montre un visage souriant, pareil-au-lotus, avec des yeux aux nuances rougeâtres comme l'intérieur d'un lotus, ainsi qu'un teint sombre (bleu-noir) comme les pétales du lotus bleu. Dans trois de ses mains, Il porte une conque, un disque et une masse.
Une étoffe soyeuse, du jaune éclatant des filaments du lotus lui ceint les reins. Sur sa poitrine Il porte le Srivatsa, une touffe de poils blancs, et le joyau Kaustubha resplendissant pend à son cou. Il porte également à son cou une guirlande composée de jolies fleurs sylvestres, autour de laquelle bourdonne un essaim d'abeilles enivrées par son doux parfum. Le parent également un superbe collier de perles, une couronne et des paires de brassards, de bracelets et d'anneaux de chevilles.
Une ceinture entoure ses reins et ses hanches, et Il se tient sur le lotus du cœur de son dévot. Son apparence est des plus charmantes, et son allure sereine réjouit les yeux et l'âme des êtres saints qui le contemplent.
Le Seigneur jouit éternellement d'une indicible beauté, et Il est digne de l'adoration des habitants de toutes les planètes. Sa jeunesse est éternelle, et Il se montre toujours désireux de répandre ses bénédictions sur ses dévots.
Les gloires du Seigneur valent toujours d'être chantées, car elles rehaussent celles de ses dévots. Il faut donc méditer sur le Seigneur Souverain ainsi que sur ses dévots ; on devra méditer sur sa forme éternelle jusqu'à ce que le mental devienne stable.
Ainsi constamment absorbé dans le service de dévotion, le spiritualiste voit le Seigneur debout, allongé, assis devant lui ou se déplaçant, car ses divertissements s'avèrent toujours merveilleux et attrayants.
Lorsqu'il fixe son mental sur la forme éternelle du Seigneur, le spiritualiste ne doit pas embrasser de son regard l'ensemble de son corps, mais plutôt porter sa pensée sur chacune des parties distinctes de sa forme. L'être saint doit d'abord concentrer son mental sur la plante des pieds pareils-au-lotus du Seigneur, marqués des signes de l'éclair, du bâton de cornac, de la bannière et de la fleur de lotus. La splendeur des ongles des orteils des pieds du Seigneur, pareils à de merveilleux rubis rappelle la ligne courbe de la lune et dissipe les denses ténèbres du cœur.