la douleur naît de l'oubli du lien qui unit l'être à Dieu, et le bonheur, de la connaissance du Seigneur ; il sait que le Seigneur est seul maître du fruit des actes de l'homme, le seul possesseur des pays et des planètes. Il sait que l'être conditionné par les trois gunas (la vertu, la passion et l'ignorance) doit, pour avoir oublié le lien qui l'unit à Dieu, subir les souffrances matérielles de trois sources.
L'être saint, parce qu'il détient le plus grand bonheur, s'efforce de faire partager à tous la conscience de Dieu, de faire comprendre combien il est important de devenir conscient de Dieu. Veillant ainsi au bonheur de chacun, le spiritualiste accompli se montre l'ami le plus sincère, le plus grand bienfaiteur des hommes et le serviteur le plus cher du Seigneur. L'être saint est le plus parfait des spiritualistes, car il ne recherche pas la perfection pour lui seul, mais aussi pour tous les êtres. Jamais il ne jalouse autrui. Ces traits du pur dévot du Seigneur le rendent plus parfait que le méditatif solitaire, uniquement soucieux de sa propre élévation. »
Logos 258
L'Eternel Suprême dit : « Qui me voit partout et voit tout en Moi n'est jamais séparé de Moi, comme jamais non plus Je ne Me sépare de lui ».
Le sage voit Dieu en tout, et voit tout en Dieu. De l'extérieur, il semble voir les diverses manifestations matérielles comme des énergies distinctes, mais en vérité, il est conscient de Dieu, et il sait que tout, dans l'univers matériel, n'est autre que son énergie, le principe fondamental du service de dévotion, de la conscience de Dieu. Rien ne peut exister sans Dieu, car Il est le Seigneur Suprême. Sur cette base se développe alors l'amour pour Dieu, qui entraîne et dépasse à la fois la prise de conscience du moi spirituel et la libération. Parce qu'il est inondé de cet amour absolu, le sage connaît la plénitude de « ne plus faire qu'Un » avec Dieu, en ce sens que le Seigneur est devenu tout pour lui. Une fois cette relation intime établie entre le Seigneur et son dévot, celui-ci connaît l'immortalité. Jamais Dieu, la Personne Suprême, ne sort de la vision du sage ; mais jamais non plus ce dernier ne prend le risque de s'identifier à Lui, ce qui serait un véritable suicide spirituel.
La science de Dieu enseigne à ce propos : « J'adore le Seigneur originel. C'est Lui que voient au fond de leur cœur les purs sages, dont les yeux sont enduits du baume de l'amour et de la dévotion. »
Aimé de ce pur amour, Dieu ne se cache jamais à son dévot, pas plus que ce dernier ne cesse de le voir. De même pour le spiritualiste dont la vision intérieure s'attache à la forme de l'Âme Suprême. Il devient un pur serviteur de Dieu, et ne peut alors supporter de vivre un seul instant sans voir Dieu dans son cœur.