Krishna, Dieu, la Personne Suprême dit :
Lorsque l’être distinct, ayant réalisé sa position immuable et ne prétendant rien posséder, cesse d’être affecté par les gunas (les trois attributs ou modes d’influence de la nature matérielle ; la vertu, la passion, l’ignorance), il demeure à l’écart des influences matérielles et ce, bien que vivant dans un corps matériel, tout comme le soleil reste détaché de son image sur l’eau.
L’âme qui est sous l’emprise de la nature matérielle ainsi que du faux ego [domination de la nature matérielle et identification à son corps] et qui s’identifie à son corps, s’absorbe en des activités matérielles et, sous l’influence du faux ego, se croit le possesseur de tout ce qui l’entoure. Ainsi, l’âme conditionnée transmigre à travers différentes espèces, tantôt supérieures, tantôt inférieures, du fait même de son contact avec les attributs de la nature matérielle. A moins d’être libérée de ses occupations matérielles, elle doit accepter cette position à cause de ses actes coupables.
Bien que l’âme soit transcendante à l’existence matérielle, son existence en ce monde se poursuit sans fin à cause de son esprit de domination sur la nature. Comme dans un songe, elle connaît toute sorte de désagréments.
Il est du devoir de toute âme conditionnée d’orienter sa conscience impure, maintenant attachée au plaisir matériel, vers le service de dévotion, en s’y appliquant avec grand sérieux et détachement. Ainsi le mental et la conscience seront-ils parfaitement maîtrisés.
Il faut affermir sa foi en pratiquant la maîtrise de soi à travers le yoga [pratique de l’union avec Dieu], et s’élever jusqu’au niveau du service de dévotion pur et sans mélange par le chant et l’écoute de Mes gloires.
Lorsque l’on agit dans le cadre du service de dévotion, il faut voir tous les êtres d’un même œil, sans nourrir d’hostilité envers quiconque mais sans pour autant entretenir de relation intime. Il faut en outre observer le vœu de continence, être grave, s’acquitter de ses devoirs éternels, et offrir les fruits à Dieu, la Personne Suprême. Quant à ses revenus, l’être saint doit se satisfaire de ce qu’il peut gagner sans grande difficulté. Il ne doit pas non plus manger plus que nécessaire. Il doit vivre en un lieu retiré et toujours se montrer réfléchi, serein, bienveillant, compatissant et conscient de son moi véritable. Il faut perfectionner sa vision par la connaissance de la matière et du mental, et éviter de s’identifier vainement au corps au risque de se laisser attirer par les affinités matérielles.
Il faut s’établir au niveau spirituel, au-delà des différents niveaux de conscience matérielle, et rester libre de toute autre conception de l’existence. Se libérant ainsi du faux ego [domination de la nature matérielle et identification à son corps], il faut apprendre à voir son être propre comme on voit le soleil dans le ciel.