philosophique, et il en vient à se croire l’égal de Dieu. Ce sentiment erroné de ne plus faire qu’Un avec Dieu est le dernier piège de l’énergie illusoire qui s’apparente à Satan, qui garde l’être prisonnier des chaînes de l’oubli, et le place tout entier sous le charme du faux ego. Le meilleur moyen de se libérer de l’emprise du faux ego est de s’abandonner à Dieu.
Le Seigneur dit :
« L’énergie que constituent les trois gunas [les trois attributs et modes d’influence de la nature matérielle ; vertu, passion et ignorance], cette énergie divine, la Mienne, on ne peut, sans mal, la dépasser. Mais qui s’abandonne à Moi en franchit facilement les limites. »
Logos 378
Le Seigneur Krishna est le refuge et le protecteur de toutes les âmes soumises.
Dans l’univers matériel, par contraste avec le royaume absolu, règne la dualité. En effet, il repose à la fois sur le matériel et le spirituel, tandis que le royaume absolu est purement spirituel. Le Seigneur est l’unique refuge pour l’âme soumise désirant se libérer de l’existence duelle et de la crainte, qui l’accompagne. Et de fait, personne dans l’univers matériel, ne peut échapper aux mains cruelles de la mort, s’il ne s’abandonne au Seigneur. Le Seigneur est égal envers tous les êtres, mais son dévot ou sa dévote, pour vivre toujours au contact de l’infiniment grand, Dieu, obtient plus de gloire. Le Seigneur distribue sa miséricorde en part égale à tous les êtres, mais les êtres saints entièrement voués à son service en jouissent pleinement. Le Seigneur se montre toujours égal envers tous les êtres. Néanmoins, Il fait preuve d’une bienveillance particulière à l’égard de ses dévots, car Il favorise ainsi le bien de tous les êtres.
Le malheureux, l’indigent, l’homme intelligent et l’esprit curieux, quand ils ont accompli des actes de piété, commencent en général, s’ils ne l’ont déjà fait, d’adorer le Seigneur. Les autres, dont l’existence est une suite de méfaits, ne peuvent, quelle que soit leur position, approcher l’Être Suprême, car l’énergie illusoire les fourvoie. Or, lorsque le malheur survient, l’homme pieux n’a pas d’autre choix que de prendre refuge auprès du Seigneur, car garder constamment en son esprit la pensée du Seigneur, c’est marcher sur la voie de la libération des naissances et des morts répétées. Pour celui qui a développé cette attitude, les malheurs disparaissent.
En vérité ils sont bienvenus, puisqu’ils lui permettent de cultiver le souvenir du Seigneur, c’est-à-dire d’échapper à l’existence matérielle. Quiconque a pris refuge auprès du Seigneur plutôt que des grandes autorités en matière spirituelle, peut obtenir la libération sans plus de mal que s’il franchissait d’un bond l’eau contenue dans l’empreinte laissée sur le sol par le sabot d’un veau. Celui-là est appelé à vivre dans le royaume du Seigneur, et n’a pas sa place dans l’univers matériel, où de