Il peut ne pas croire en l'existence de Dieu, ou penser que rien ne les relie, mais il s'agit là d'illusions ou maya. En proie à cette fausse conception de la vie, l'être humain se morfond de peurs et d'angoisses sans fin. Autrement dit, toute conception de vie sans Dieu relève de maya.
Quiconque est versé dans la littérature sainte s'abandonne au Seigneur Souverain avec une grande dévotion et reconnaît en Lui le but ultime de son existence. Dès que l'être oublie la nature fondamentale de sa relation avec Dieu, il succombe à l'énergie matérielle, d'où son faux ego, son identification au corps, qu'il méprend pour le soi. Sa conception entière de l'univers matériel naît de cette fausse conception du corps. S'attachant à ce dernier, il s'attache également à tout ce qu'il peut produire. Pour échapper à cet esclavage, il n'a qu'à accomplir son devoir en s'en remettant au Seigneur Suprême avec intelligence, dévotion et une sincère conscience de Krishna, de Dieu.
L'âme conditionnée se croit à tort heureuse dans l'univers matériel, mais lorsqu'elle est bénie par l'enseignement d'un pur dévot, elle renonce à son désir de jouissance matérielle et se voit éclairée par la conscience de Krishna. Dès qu'elle accède à cette conscience, ses désirs matériels sont anéantis et elle se défait peu à peu de l'asservissement à la matière. Il ne peut être question de ténèbres en présence de la lumière. Or, la conscience de Krishna est cette lumière qui dissipe les ténèbres de la jouissance matérielle. L'être conscient de Krishna ne souscrit jamais à l'idée erronée selon laquelle il ne ferait qu'Un avec Dieu. Sachant qu'il ne serait pas heureux en œuvrant pour lui-même, il consacre toutes ses énergies au service du Seigneur et se voit ainsi libéré des griffes de l'énergie d'illusion temporelle. L'énergie matérielle composée des trois gunas (les trois attributs et modes d'influence de la nature matérielle ; vertu, passion et ignorance) s'avère si puissante que l'on peut difficilement s'y soustraire. Mais qui s'abandonne à Krishna est aisément libéré de l'emprise de maya.
Le Seigneur poursuit en enseignant que chaque instant voué à l'action intéressée plonge l'âme conditionnée dans l'oubli de sa véritable identité. Tantôt lasse et dégoûtée de l'action matérielle, celle-ci aspire à la libération et à ne plus faire qu'un avec le Suprême, tandis qu'à d'autres moments, elle croit qu'en peinant pour satisfaire ses sens, elle trouvera le bonheur. Dans un cas comme dans l'autre, l'énergie matérielle la recouvre. Afin d'éclairer les âmes ainsi égarées, le Seigneur présente à l'humanité les saintes écritures originelles, appelées aussi le véritable évangile, conçues pour guider l'être humain dans son retour vers Dieu.
Le Seigneur explique également que l'âme conditionnée, que le maître spirituel accepte par compassion et que guide l'Âme Suprême, tire parti des diverses écritures saintes pour acquérir le savoir et progresser dans la réalisation spirituelle. Comprenons que c'est par la grâce perpétuelle de Krishna envers ses dévots que furent produits tous ces textes védiques (des Védas, les saintes écritures originelles), afin que nous puissions connaître la relation qui nous unit à Lui et agir en conséquence. Ainsi peut-on atteindre le but ultime de l'existence.