Le spiritualiste accompli est libre d'adopter l'une ou l'autre voie. Pour le parfait spiritualiste qui parvient ainsi à quitter son corps tout en gardant la pleine possession de sa conscience, se rendre d'une planète à l'autre est aussi facile que, pour un homme ordinaire, d'aller à l'épicerie du coin. Comme nous l'avons déjà vu, le corps matériel n'est que l'enveloppe de l'âme spirituelle. Le mental et l'intelligence en forment les premières enveloppes et le corps matériel grossier, fait de terre, d'eau, d'air, de feu et d'éther, constitue l'enveloppe externe. Tout spiritualiste ayant accédé à la réalisation spirituelle et ayant compris la relation existant entre la matière et l'esprit, peut quitter quand il le veut le vêtement grossier de l'âme d'une manière parfaite. Par la grâce de Dieu, nous bénéficions d'une complète liberté. Dans sa parfaite bienveillance à notre égard, Il nous permet de choisir ou nous désirons vivre. Dans le cosmos matériel ou dans le monde spirituel, sur la planète de notre élection. C'est le mauvais usage de cette indépendance qui fait chuter l'être vivant dans le monde matériel où il est contraint de subir les trois sortes de souffrances inhérentes à la vie conditionnée [Celles issues du corps et du mental, celles causées par d'autres entités vivantes, et celles qui ont pour origine les éléments de la nature matérielle, tels que le froid ou la chaleur extrêmes, la foudre, les séismes, les ouragans, la sécheresse, etc.]. Dans son livre « Le paradis perdu », Milton a bien su illustrer la vie misérable qu'a choisi de vivre l'âme en venant dans le monde matériel. Mais celle-ci peut tout aussi bien décider de regagner ce paradis et de retourner auprès de Dieu, en sa demeure originelle, sise dans le royaume de Dieu.
À l'heure critique de la mort, en amenant la force vitale entre les deux sourcils, on peut alors choisir sa destinée. Celui qui ne veut plus conserver le moindre lien avec le monde matériel peut, en moins d'une seconde, gagner le royaume transcendantal de Vaikuṇṭha, où il vivra dans son corps spirituel, un corps adapté à l'atmosphère spirituelle. Il lui suffit de désirer quitter le monde de la matière dense et éthéré, pour ensuite déplacer la force vital vers le sommet du crâne où se trouve l'orifice par lequel il quittera son corps. Une telle entreprise est aisée pour qui a su parfaire la pratique du yoga. Bien entendu, l'homme a son libre arbitre et par conséquent, s'il ne souhaite pas être délivré de l'univers matériel, il pourra occuper le poste de Brahmā et visiter les Siddhalokas, les planètes où vivent des êtres matériellement parfait qui ont tous pouvoirs pour contrôler la pesanteur, l'espace et le temps. Inutile pour cela d'abandonner son corps subtil, éthéré (composé du mental, de l'intelligence et du faux ego) : on doit seulement se défaire de son corps matériel, de matière dense. Chaque planète possède une atmosphère particulière, et si l'on désire se rendre sur une planète donnée, il faut adapter son corps aux conditions climatique qui lui sont propres. Si l'on veut se rendre de L'Inde en Europe, où le climat est différent, il est nécessaire de changer de vêtements. De même, il faut changer complètement de corps pour se rendre sur les planètes transcendantales de Vaikuṇṭha. Toutefois celui qui vise les planètes matérielles supérieures, paradisiaques, peut conserver le vêtement subtil, mais il lui faut quitter son enveloppe charnelle de matière dense, faite de terre, d'eau, de feu, d'air et d'éther.