Au lieu de perdre son temps dans des affaires hasardeuses, il aurait pu rechercher une vie de simplicité et de hautes pensées spirituelles, et ainsi échapper à l'agitation perpétuelle que lui impose la vie matérielle.
En fait, même si un matérialiste veut bénéficier d'avantages matériels supérieurs, il peut s'élever jusqu'à atteindre des planètes qui offrent des plaisirs beaucoup plus raffinés que ceux disponible sur la terre. Le mieux est de se préparer à retourner dans le monde spirituel après l'abandon du corps. Cependant, ceux qui désirent encore jouir de bien matériels peuvent gagner d'autres planètes matérielles par le biais des pouvoirs du yoga. Les drôles d'engins utilisés par les astronautes ne tiennent que du jouet et ne peuvent en aucun cas servir à cette fin. L'astanga-yoga, au contraire, est une technique matérielle permettant de se rendre maître de l'air vital en l'élevant de la région du nombril à celle de l'abdomen, puis à celle du cœur, puis entre les clavicules, entre les sourcils, et finalement au niveau du cerveau. S'il y parvient, le spiritualiste, l'âme réalisée, peut se rendre alors sur la planète de son choix. On a pu calculer scientifiquement la vitesse du vent et celle de la lumière, mais on ne sait rien sur la vitesse du mental ni sur celle de l'intelligence. Nous avons certes quelque expérience de la rapidité du mental puisqu'en un fragment de seconde nos pensées peuvent nous transporter en des lieux distants de milliers de kilomètres. Or, l'intelligence lui est supérieure, et l'âme est plus subtile encore que l'intelligence. L'âme est de nature anti-matérielle, spirituelle, à la différence du mental et de l'intelligence. Sa puissance et sa subtilité dépassent de plusieurs centaines de milliers de fois celles de l'intelligence. Nous pouvons donc simplement nous faire une idée de la vitesse à laquelle l'âme se déplace d'une planète à une autre. De plus, inutile de le préciser, elle voyage par sa propre force et n'a pas besoin d'un véhicule matériel.
La civilisation bestiale ne se préoccupant que de manger, dormir, se défendre et combler les désirs des sens, a fourvoyé l'homme moderne, lui faisant oublier combien son âme est puissante. Nous avons déjà expliqués que l'âme est une étincelle spirituelle beaucoup plus lumineuse, rayonnante et puissante que le soleil, la lune ou l'électricité. L'homme gaspille sa vie s'il ne réalise pas que son identité véritable est spirituelle. C'est pour le sauver d'une telle « civilisation » qu'apparut le Seigneur Chaitanya Mahaprabhu, et avec lui le Seigneur Nityananda, son émanation plénière.
Le Śrīmad-Bhāgavatam rapporte également de quelle manière le spiritualiste peut se rendre sur toutes les planètes de l'univers. Dans le cours de cette pratique, lorsqu'il élève sa force vitale jusqu'au sommet du crâne, celle-ci risque fort de jaillir du corps par les orifices des yeux, du nez ou des oreilles, ces régions du corps forment ce que l'on nomme la septième orbite de la force vitale. Le spiritualiste, cependant, peut boucher ses orifices en suspendant totalement la circulation de l'air dans son corps. Il fixe alors avec précaution sa force vitale entre les sourcils et concentre son mental sur la planète qu'il désire atteindre après avoir quitté le corps. Il peut choisir d'accéder à la demeure de Kṛiṣhṇa dans le royaume transcendantal de Vaikuṇṭha, d'où jamais plus il n'aura à redescendre dans l'univers matériel, ou bien de se rendre sur les planètes édéniques de notre galaxie.