Chaitanya, l'Avatar d'Or
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La phase initiale prend le nom de shanta-rati, lorsque l'âme libérée de la souillure matérielle apprécie la grandeur de Dieu, la Personne Suprême, mais ne s'engage pas vraiment dans son service d'amour, car il s'agit là d'une phase de neutralité empreinte d'appréciation.

À la seconde phase, appelée dasya-rati, on apprécie sa position de subordination éternelle au Seigneur Suprême, réalisant que l'on dépend de toute éternité de sa miséricorde immotivée. Dans un même temps, s'éveille une affection naturelle pareille à celle que ressent le fils qui, tout en grandissant, commence à apprécier les bénédictions de son père. Ici, l'être vivant désire servir le Seigneur Souverain au lieu de Maya, l'Illusion.

À la troisième phase de l'amour transcendantal, nommée sakhya-rati, on échange d'égal à égal avec l'Être Suprême, empreint d'amour et de respect. Progressant davantage à ce niveau, rires et plaisanteries fusent dans une atmosphère de détente. Il s'agit là d'échanges fraternels avec la Personne Divine, libres de tout asservissement. On en oublie presque sa position inférieure d'âme distincte, mais sans pour autant en éprouver le plus haut respect pour la Personne Suprême.

La quatrième phase, dite vatsalya-rati, voit l'affection fraternelle manifestée au niveau précédent se développer en affection parentale. L'on voudrait alors jouer le rôle de parent auprès du Seigneur. Au lieu de L'adorer, l'âme distincte devient plutôt l'objet de l'adoration de l'Être Suprême, qui dépend alors entièrement de son pur dévot et s'en remet à lui pour son éducation. Le dévot accède alors au niveau où il peut enlacer le Seigneur et même couvrir sa tête de baisers. Ainsi se manifeste l'affection parentale pour le Seigneur Suprême.

La cinquième phase, appelée madhourya-rati, permet un véritable échange transcendantal d'amour conjugal entre bien-aimés. C'est à ce niveau que Krishna et les jeunes filles de Vraja se contemplent dans un échange de regards affectueux, de mouvements de sourcils, de doux propos et de sourires charmeurs.

Outre ces cinq principaux échanges de saveur, il en existe sept secondaires qui consistent en rires, en merveilleuses visions, en vaillance, en pitié, en colère, en horreur et en dévastation. À titre d'exemple, les échanges entre Bhishma (guerrier et pur dévot de Krishna) et Krishna se situaient au niveau de la relation empreinte de vaillance. Hiranyakasipu (roi démoniaque), lui, fit l'expérience du redoutable aspect dévastateur du Seigneur Suprême, sous le signe de l'horreur.

Les cinq principaux sentiments habitent en permanence le cœur du pur dévot, tandis que les sept sentiments secondaires sont intermittents et servent à rehausser la saveur des cinq premiers. Un exemple de relation neutre, calme, paisible, douce, [Relation neutre, passive, indifférente, qui ne participe pas à un conflit, qui s'abstient de pendre part, l'une des cinq principales relations qui peuvent unir l'âme pure à Krishna. L'être saint uni au Seigneur par cette relation vénère sa grandeur avec beaucoup de respect, mais ne s'engage pas dans un service actif en vue de Lui plaire.] est celui des neuf transcendantalistes que sont Kavi, Havi, Antariksha, Prabouddha, Pippalayana, Avirhotra, Dravida, ou Droumila, Chamasa et Karabhajana.

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