Ainsi sera-t-il béni ou damné par la nature matérielle, dans diverses conditions « habitats ou corps matériels », selon ses désirs et ses actes. Il est donc seul responsable des joies et des peines qui lui échoient.
Une fois placé dans un corps particulier, il tombe sous le joug de la nature matérielle, car le corps matériel agit selon les lois propres à la matière, auxquelles l’être en soi n’a pas le pouvoir de changer quoi que ce soit, il ne peut rien changer.
Ainsi par exemple s’il obtient un corps de chien, il devra dès lors agir comme un chien, il ne peut en être autrement. S’il reçoit un corps de porc, il se verra forcé de manger des excréments et d’agir comme tel. S’il obtient le corps d’un être céleste, il devra également agir comme tel. Telle est la loi de la nature.
Mais en toutes circonstances, l’Âme Suprême accompagne l’âme distincte. Le Seigneur Suprême est si bon envers tous les êtres, qu’en tant qu’Âme Suprême, Il accompagne toujours l’âme incarnée, quelles que soit le corps dans lequel elle se trouve et quelles que soient les circonstances.
Ainsi, l’être distinct emprunte au sein de la nature matérielle diverses manières d’exister, et y prend jouissance des trois attributs et modes d’influence de la nature matérielle : la vertu, la passion et l’ignorance, et cela parce qu’il touche la nature matérielle. Il connaît alors tour à tour souffrances et plaisirs, en diverses formes de vie.
En vérité, c’est l’attachement à l’existence matérielle, qui est à l’origine des réincarnations subies par l’âme, et donc des corps de matières différentes qu’elle doit accepter qu’elle le veuille ou non. Or ces changements de corps sont dus à l’attachement pour l’existence matérielle. Aussi longtemps qu’elle sera captivée par cette manifestation illusoire, elle devra continuer de se réincarner d’un corps matériel à un autre.
En effet, seul son désir de vouloir dominer la nature matérielle la met dans ces conditions indésirables, lui donnant tantôt le corps d’un être céleste, tantôt celui d’un être humain, tantôt celui d’un animal terrestre ou aquatique, tantôt celui d’un oiseau, d’un ver de terre, d’un insecte, d’un brin d’herbe, d’un arbre ou d’un sage, toujours en fonction de ses désirs matériels. Et à chaque fois, elle se croira être la maîtresse de son destin, destin en fait imposé par la nature matérielle. Telles sont les conditions d’attribution des différents corps imposés à l’âme incarnée, en fonction de ses désirs et de ses actes. Le processus résulte du contact avec les différents attributs et modes d’influence de la nature matérielle, la vertu, la passion ou l’ignorance, qui conditionnent l’âme incarnée.