Le Seigneur ajoute : Sous l’influence des trois gunas [les trois attributs et modes d’influence de la nature matérielle ; la vertu, la passion et l’ignorance], l’âme égarée par le faux ego [se croire être le corps et chercher à dominer la matière] croit être l’auteur de ses actes, alors qu’en réalité, ils sont accomplis par la nature matérielle.

Heureux ceux qui se soumettent à des vœux sacrés, car Dieu les bénira. Qu’ils vénèrent dès maintenant le Seigneur avec une foi immense, en maîtrisant leurs sens, en observant les pratiques religieuses, en pratiquant l’austérité, la pénitence, la repentance, et en donnant leurs richesses en charité. Celui qui désire progresser spirituellement ou obtenir la miséricorde du Seigneur doit se maîtriser en restreignant ses plaisirs sensoriels et en adhérant aux règles et principes de la religion. A moins de pratiquer l’austérité, la pénitence et de sacrifier ses richesses, personne ne peut obtenir la miséricorde du Seigneur Suprême.

S’abandonner au Seigneur est le moyen le plus sûr de nous libérer des aliénations de l’énergie illusoire. L’être humain intelligent et sain d’esprit, c’est celui qui renoue le lien qui l’unit à Dieu, qui l’aime, Lui obéit, fait sa divine volonté, s’abandonne à Lui et le sert avec amour et dévotion. Dieu le prendra alors sous sa divine protection et toutes ses souffrances disparaîtront.

Le processus de la réincarnation.

Le Seigneur dit : Ainsi, l’être distinct emprunte au sein de la nature matérielle diverses manières d’exister, et y prend jouissance des trois gunas [les trois attributs et modes d’influence de la nature matérielle ; la vertu, la passion et l’ignorance], cela parce qu’il touche à cette nature. Il connaît alors souffrances et plaisirs, en diverses formes de vie.

Cette parole du Seigneur est très importante quand à la compréhension du processus par lequel l’âme conditionnée par la matière se réincarne d’un corps matériel à un autre. C’est à cause de ses désirs et de son souci de vouloir dominer la matière, que l’âme devra transmigrer d’un corps à l’autre comme on change de vêtement. Or ces changements de corps, ou de vêtement, sont dus à l’attachement pour l’existence matérielle. Aussi longtemps que l’âme incarnée sera captivée par cette manifestation illusoire, elle devra continuer de se réincarner d’un corps à un autre. Seul son désir de dominer la nature matérielle la met dans ces conditions indésirables, lui donnant tantôt le corps d’un être céleste, tantôt celui d’un être humain, d’un animal, ou celui d’un végétal, toujours en fonction de ses désirs matériels et de ses actes. Et à chaque fois, l’être incarné se croit le maître de son destin, en fait imposé par la nature matérielle.

Le processus d’attribution des divers corps octroyer à l’être qui devra se réincarner résulte du contact avec les différents gunas. C’est pourquoi il faut s’élever au-delà de ces influences matérielles et atteindre le niveau spirituel. Telle est la conscience de Dieu, ou conscience de Krishna. A moins d’être conscient de Krishna, nous sommes forcés, par la conscience matérielle, de passer d’un corps à l’autre, car nous avons entassés des désirs matériels depuis des temps infinis.

Nous devons donc changer de manière de voir, d’état d’esprit, c’est-à-dire cesser de toujours voir les choses sous l’angle matérialiste, et ce changement ne peut se produire que si l’on prête attention aux paroles de Dieu. Celui qui reçoit la science de Dieu des lèvres mêmes de Krishna, perdra son désir de dominer la nature matérielle, et graduellement, en proportion de l’amoindrissement de son désir malsain, il en viendra à jouir du bonheur spirituel. En proportion du savoir acquis au contact du Seigneur Suprême, il goûte à l’existence d’éternelle félicité qui lui est propre [car correspondant à sa véritable nature spirituelle].