Le Seigneur Chaitanya lui enseigna aussi comment vivre une relation intégrale avec Krishna dans l'univers matériel ainsi que la futilité du renoncement aride. Comprenons ici qu'en l'âge actuel, nombreux sont ceux qui adoptent l'ordre du renoncement sans avoir atteint un degré de conscience spirituelle élevé. Le Seigneur Chaitanya n'approuvait pas le fait que l'on adopte la voie du renoncement sans posséder une connaissance parfaite de la conscience de Krishna. Nous constatons de fait que les activités de plusieurs soi-disant renonçant ou ermites, s'avèrent plus basses que celles du commun des mortels, alors qu'ils prétendent appartenir à l'ordre du renoncement. Chaitanya Mahaprabhu n'acceptait pas une telle hypocrisie. Aussi demanda-t-Il à Sanatane Gosvami d'écrire de façon élaborée sur la question dans ses différents ouvrages.
La perfection spirituelle, que l'on peut connaître même dans l'univers matériel, est décrite dans la Bhagavad-Gita, « Paroles de Krishna, Christ, Dieu, la Personne Suprême », par le Seigneur Krishna, lorsqu'Il dit :
« Le dévot, envieux de rien, qui se comporte avec tous en ami bienveillant, qui de rien ne se croit le possesseur, qui est libéré du faux ego et reste le même dans la joie comme dans la peine, qui pardonne, qui toujours connaît le contentement et s'engage avec détermination dans le service de dévotion, et dont le mental et le corps sont abandonnés au Seigneur Suprême, celui-là M'est très cher ».
« Le dévot qui jamais n'est cause d'agitation pour autrui et que joies et peines n'affectent pas, qui ne dépend en rien des modes de l'action matérielle ; l'être pur, expert en tout, libre de toute anxiété, libéré de la souffrance, et qui ne recherche point le fruit de ses actes, celui-là M'est très cher ».
« Celui qui ne se saisit ni de la joie ni de la peine, qui ne s'afflige ni ne convoite, qui renonce au favorable comme au défavorable, celui-là M'est très cher ».
« Celui qui se montre égal envers l'ami ou l'ennemi, qui demeure le même dans la gloire ou l'opprobre, la chaleur ou le froid, l'éloge ou le blâme, à jamais pur de toute souillure, toujours silencieux, satisfait de tout, insouciant du gîte, et qui, établi dans la connaissance, Me sert avec amour et dévotion, celui-là M'est très cher ».
« Celui qui, plein de foi, dans cette impérissable voie du service de dévotion s'engage tout entier, faisant de Moi le but suprême, celui-là M'est très cher ».