l’empêcher de s’attacher aux objets des sens. De plus, l’effet du yoga devra être d’éduquer le mental, de telle sorte que ce dernier puisse sortir l’âme conditionnée de l’ignorance où elle est maintenue. Dans l’existence matérielle, tout le monde est esclave du mental et des sens ; en fait c’est le mental qui nous donne une fausse conception de nous-mêmes, qui fait germer en nous le désir de dominer la nature matérielle et qui est à l’origine de l’emprisonnement de l’âme dans l’univers matériel. Si le mental est dirigé de façon à ne pas se laisser fasciner par le miroitement de la matière, l’âme échappera à son conditionnement. En aucun cas nous ne devons nous laisser aller aux objets des sens, car selon un processus de dégradation, ils nous enlisent toujours plus dans l’existence matérielle. Le meilleur moyen pour nous dégager de cet enlisement ce sera de ne jamais offrir à nos pensées qu’un seul objet : Dieu.
Le mental est cause de l’emprisonnement de l’homme dans la matière, mais également de sa libération. Absorbé dans les objets des sens, il emprisonne l’être ; détaché des objets des sens, il le libère. Concentrer le mental sur Dieu apporte donc la libération suprême.
Logos 254
Il est écrit : « Personne en ce monde ne peut être un compagnon éternel de qui que ce soit. C’est seulement par hasard que nous sommes assemblés en familles, en sociétés, en communautés ou en nations. Un jour ou l’autre, puisque chacun doit quitter son corps, nous devons être séparés de nos proches. Personne ne doit donc porter aux membres de sa famille une trop grande affection ».
Nous croyons appartenir à une famille, à une société, à une nation, mais chacun d’entre nous est seul avec son destin. Chacun renaît en ce monde selon les actions accomplies dans sa vie passée en tant qu’individu. Aussi chacun doit-il individuellement jouir ou souffrir de son propre karma. Lors de notre dernière existence, nous avions un autre corps et nous vivions alors dans un autre pays, un autre continent, une autre planète voire une autre galaxie et à chaque nouvelle vie, nous avons aussi de nouveaux parents et de nouveaux frères et sœurs. Nous oublions facilement les anciens.
Personne, en vérité, ne peut entasser des biens contre la loi divine et avec eux apporter le bien-être à sa famille, sa société ou sa nation. La plupart des grands empires de jadis n’existent plus aujourd’hui parce que leurs richesses furent dilapidées par les descendants de leurs fondateurs : autre illustration de notre principe. Celui qui ignore cette loi subtile régissant les actes intéressés, et qui rejette donc les principes moraux qui l’accompagnent, n’emportera avec lui que les conséquences néfastes de ses actes pécheurs. Sa richesse et ses possessions illicites lui sont arrachées, et il chutera dans les régions les plus sombres de l’existence infernale. Personne ne devrait donc accumuler plus de biens que lui alloue la