but de remédier à ces changements de corps successifs et d’établir l’être incarné dans le monde spirituel où tout est éternité, connaissance et félicité absolues. Bref, les êtres vivants, dans leurs formes éthérés, demeurent dans le cœur de l’Être Souverain, pour prendre un aspect palpable à chaque fois que se manifeste la création.
On tiendra pour insensé celui qui ignore son intérêt personnel et qui, malgré une naissance aussi importante et précieuse, manque de renouer le lien qui l’unit éternellement à Dieu. On accède à la forme humaine par un processus d’évolution graduelle d’un corps à un autre à travers les 8 400 000 espèces vivantes. Mais l’homme infortuné, oublieux de son propre intérêt, assume des responsabilités sur le plan politique ou économique et se perd ainsi en d’innombrables activités illusoires visant à améliorer la condition matérielle d’autrui. Bien que ces aspirations politiques ou économiques n’aient rien de condamnables en soi, toute activité philanthropique de ce genre doit contribuer à nous ramener à Dieu. Il ne faut toutefois pas oublier le but véritable de l’existence, connaître Dieu et retourner dans son royaume, tout de félicité, de connaissance et d’éternité.
Logos 90
Pourquoi le Seigneur attribue-t-Il la conscience à un être spirituel incarné et à un autre l’oubli ?
Le Seigneur souhaite de toute évidence que chaque être spirituel incarné et distinct de sa Personne soit animé de la conscience pure, qui consiste à se savoir un fragment de sa Personne et qu’il soit ainsi engagé dans son service d’amour, car telle est la position naturelle et originelle de l’âme spirituelle distincte. Mais parce que celle-ci jouit également d’une indépendance partielle, elle peut refuser de servir le Seigneur en voulant bénéficier de la même indépendance que Lui. Ainsi, tous ceux qui ne sont pas dévots du Seigneur nourrissent le désir d’égaler en puissance le Seigneur, bien qu’ils ne soient pas à même d’y parvenir. C’est donc par la volonté du Seigneur qu’ils sont plongés dans l’illusion. Tout comme un enfant voudra être roi, l’être distinct de Dieu pourra désirer être lui-même le Seigneur Suprême, c’est pourquoi le Seigneur le place alors dans un état de rêve où il se croira tel.
Par conséquent, le désir coupable originel consiste à vouloir être soi-même Dieu, à la suite de quoi le Seigneur fait en sorte que l’être distinct oublie son existence réelle et rêve ainsi d’un monde utopique où il serait en quelque sorte l’égal du Seigneur. Le Seigneur donne aux enfants capricieux que nous sommes ce reflet qu’est le monde matériel. L’être ainsi placé dans l’illusion, tentera de dominer le monde matériel, mais y renoncera bientôt, frustré, et souhaitera ne plus faire qu’Un avec le Seigneur. Mais ces deux phases de l’existence conditionnée ne correspondent qu’à des rêves, qu’à une illusion. Cette vision se poursuivra vie après vie, aussi longtemps qu’il n’aura