s'élève peu à peu jusqu'au niveau du service de dévotion à partir de son activité naturelle, il ne vaut guère mieux qu'un cadavre ou qu'un sépulcre. L'action qui ne favorise pas l'épanouissement de la conscience de Dieu appelée aussi conscience de Krishna, doit être tenue pour inutile.
Le Seigneur Suprême dit : Ce n'est que par le service de dévotion, et seulement ainsi, que l'on peut Me connaître tel que Je suis. Et l'être qui, par une telle dévotion devient pleinement conscient de Ma Personne, peut alors entrer dans Mon royaume absolu.
Lorsque le Seigneur ressent une affection particulière pour son dévot, Il lui retire toute opulence ou richesse matérielle, afin de le ramener dans son royaume.
Le Seigneur dit : Si Je ressens une affection marquée pour un dévot de Ma Personne et que Je désire l'entourer d'une protection toute particulière, la première chose que Je fais, c'est de lui retirer ses richesses.
Lorsque le dévot de Krishna devient pauvre, qu'il sombre plus ou moins dans l'indigence, il voit ses proches et les autres membres de sa famille se désintéresser de lui pour rompre, la plupart du temps, tout lien avec lui.
Il devient dès lors doublement malheureux : d'abord parce que ses richesses ou la position sociale voire le poste avantageux qu'il occupait lui furent retirés, et ensuite du fait que ses proches le désertent. Notons cependant, que lorsque le dévot du Seigneur chute dans une triste condition misérable, cela n'est pas en raison de ses fautes antérieures dues à son karma ou loi de cause à effet, car sa pauvreté est créée par le Seigneur. De même, lorsqu'un dévot connaît l'opulence matérielle, cette dernière n'est pas le fruit de ses actes vertueux. Dans l'un ou l'autre cas, que le dévot devienne riche ou pauvre, il faut y voir là, la main de la Personne Suprême. Krishna met en œuvre ce dessein exceptionnel pour son dévot, à seule fin de le rendre entièrement dépendant de sa Personne, et de le libérer de toute obligation matérielle. Il peut alors concentrer ses énergies, ses pensées, son corps, tout ce qu'il possède, au service du Seigneur, tel est le service de dévotion.
Le dévot est dès lors libéré de toute désignation matérielle. Les œuvres accomplies pour la famille, la société, la patrie ou l'humanité relèvent toutes d'une désignation particulière : « J'appartiens à telle société… à telle nation… à telle espèce vivante… ». Ces désignations ne sont autres que de simples étiquettes. Mais lorsque, par la grâce du Seigneur un dévot se libère de toutes les désignations, son service de dévotion devient alors véritablement libéré et donc non soumis à la loi du karma ou loi de cause à effet. Lorsque les activités du dévot deviennent libres de toutes les conséquences, elles ne sont plus de l'ordre de l'action intéressée. Les sentiments de malheur et de détresse du dévot sont suscités par la Personne Souveraine, afin qu'il ne se soucie ni du bonheur ni du malheur, mais continue d'accomplir son devoir, son service d'amour et de dévotion qu'il offre à Krishna. Bien que son comportement semble sujet à l'action intéressée et à ses suites ou conséquences, le dévot en est véritablement libéré.