Tous les êtres humains s’entendraient beaucoup mieux, s’il n’y avait pas de « mien », de « tien », de « moi », et de « toi », inhérent au concept corporel de l’existence.
La notion erronée du « moi » et du « toi », reposant sur une conception de l’existence fondée sur le corps, est un produit de l’ignorance. Cette conscience corporelle est la cause des morts et des renaissances successives, et elle assujettit indéfiniment l’être à l’existence matérielle.
En vérité, l’âme spirituelle n’a rien de commun avec le concept matériel de l’existence qu’elle développe à l’état conditionné, mais si elle s’identifie à ce faux concept, c’est qu’elle subit l’influence de l’énergie du Seigneur. L’énergie externe agit sous la direction du Seigneur et elle régit, par sa divine volonté, l’existence des êtres individuels distincts de Dieu. Bien qu’en son état originel l’être soit pure conscience, il subit par la volonté du Seigneur, l’influence de son énergie externe.
L’âme spirituelle incarnée et conditionnée par la matière pense alors « je suis ce corps », mais l’âme réalisée dit elle ; « je ne suis pas ce corps, car je suis une âme spirituelle ».
Ce « je suis » représente l’ego, l’identité de l’être. Le fait de penser « je suis ce corps » soit « tout ce qui est en relation avec le corps est mien » relève du faux ego, [le faux ego, c’est l’identification à son corps, et le fait de vouloir dominer la matière], mais lorsque l’on a réalisé son identité spirituelle et que l’on se dit « je suis le serviteur ou la servante du Seigneur Suprême », cette identification du « moi » constitue l’ego véritable.
La première conception baigne dans les ténèbres des trois attributs et modes d’influence de la nature matérielle ; la vertu, la passion et l’ignorance, tandis que l’autre se situe au niveau de la pure vertu.
Lorsque nous disons que nous abandonnons notre ego, cela veut dire que nous renonçons aux faux ego. L’égo véritable, lui, demeure toujours présent. L’identification de l’être à l’état conditionné, avec ses possessions matérielles, doit être purifiée. Il lui faut redécouvrir son identité en relation avec le Seigneur Suprême. A l’état conditionné, l’être voit toute chose comme étant un objet de satisfaction personnelle, alors qu’à l’état libéré, il voit toute chose par rapport au service du Seigneur Suprême.
Ainsi, la conscience de Krishna, le service de dévotion, correspond au véritable état libéré. Au contraire, l’acceptation ou le rejet de quoi que ce soit sur le plan matériel, dans le cadre du nihilisme ou de l’impersonnalisme, place l’âme pure dans une situation imparfaite.
Le Seigneur Krishna dit :