Sache-le, Je suis de tous les êtres la semence première. De l’intelligent Je suis l’intelligence, et du puissant la prouesse. Je suis la force du fort exempt de désir et de passion. Je suis l’union charnelle qui n’enfreint pas les principes de la religion.

Tout état de l'être, qu'il relève de la Vertu, de la Passion ou de l'Ignorance, n'est qu'une manifestation de Mon énergie. En un sens, Je suis tout ; jamais, cependant, Je ne perds Mon individualité. Comprends qu'aux gunas Je ne suis pas soumis. Egaré par les trois gunas [les trois attributs et modes d’influence de la nature matérielle : Vertu, Passion et Ignorance], l'Univers entier ignore qui Je suis, Moi le Suprême, l'Intarissable, qui transcende ces influences matérielles.

L'énergie que constituent les trois gunas, cette énergie divine, la Mienne, on ne peut, sans mal, la dépasser. Mais qui s'abandonne à Moi en franchit facilement les limites.

Les sots, les derniers des hommes, ceux dont le savoir est dérobé par l'illusion, les démoniaques, ces mécréants ne s'abandonnent pas à Moi.

De quatre ordres, les vertueux qui avec dévotion Me servent : le malheureux, le curieux, l'homme qui poursuit la richesse et celui qui désire connaître l'Absolu (Krishna).

De tous, supérieur est le sage au parfait savoir, que le service de dévotion pur unit à Moi. Je lui suis très cher, comme il M'est aussi très cher.

Tous ces dévots sont certes des âmes magnanimes, mais celui qui Me connaît, Je considère qu'il vit en Moi. Absorbé dans Mon service absolu, il vient à Moi. Après de nombreuses renaissances, lorsqu'il sait que Je suis tout ce qui est, la Cause de toutes les causes, l'homme au vrai savoir s'abandonne à Moi. Rare une telle grande âme.

Ceux dont le mental est déformé par les désirs matériels se vouent aux êtres célestes. Ils suivent, chacun selon leur nature, les divers rites propres à leur culte.

J'habite le cœur de chacun en tant qu'Âme Suprême. Et dès qu'un homme désire rendre un culte aux êtres célestes, c'est Moi qui affermis sa foi et lui permets ainsi de se vouer à l’être céleste qu'il a choisi.

Plein de cette foi, il demande à l’être céleste certaines faveurs, et voit ses désirs comblés. Mais en réalité, ces bienfaits viennent de Moi seul. Les hommes à l'intelligence brève rendent un culte aux êtres célestes ; éphémères et limités sont les fruits de leur adoration. Qui se voue aux êtres célestes atteint leurs planètes, quand Mes dévots, cependant, atteignent Ma planète, la suprême. Les hommes sans intelligence, ne Me connaissant point, croient que J'emprunte cette Forme, cette personnalité. Leur ignorance les empêche de connaître Ma nature, suprême et immuable.